Vous continuez à nous faire parvenir vos questions sur le Coronavirus via le bouton orange Alertez-nous. RTL INFO y répond, en les posant directement à des spécialistes.
Yves van Laethem, spécialiste des maladies infectieuses au CHU Saint Pierre a répondu, en direct dans le RTL INFO 19H, aux nouvelles questions que vous nous avez posées via le bouton orange Alertez-nous. Pour revoir le premier article consacré aux réponses à vos questions, cliquez ici.
Ludovic Laidoun de La Louvière: "Le coronavirus va-t-il disparaître et à quelle échéance?"
"La question est intéressante, puisqu'on a connu, historiquement parlant, un coronavirus qui nous a fait fort peur, le fameux SRAS, et celui-là a complètement disparu sans qu'on ait parfaitement compris pourquoi. Les coronavirus banals, qui donnent des infections de la gorge, du nez, et qu'on connaît chaque année, ont tendance à être saisonniers. Donc, on peut espérer, mais ne fantasmons pas, une diminution de l'infection avec les beaux jours, sans être certain que ce nouveau corona fera la même chose que les anciens".
Pascale: "Quelqu'un en période d'incubation du coronavirus sans symptômes peut-il contaminer quelqu'un d'autre?"
"Tout à fait, et ce qui est malheureux, c'est qu'il existe un certain nombre de sous-marins qui peuvent infecter les gens sans être eux-mêmes malades, ou avec deux gouttes au nez sans plus. Et le gros problème, c'est de repérer ce genre de porteurs et transmetteurs du virus".
Charlotte, de Namur: "Comment gérer la situation par rapport à des personnes qui ont les symptômes, mais qui ne viennent pas d'une zone à risque? Quelle attitude adopter avec ces patients-là?
"Pour l'instant, je pense qu'il ne faut pas faire différemment qu'avec quelqu'un qui aurait les mêmes symptômes en dehors de l'épidémie. On ne peut pas tabler sur le fait qu'elle est infectée par le corona, il faut donc un traitement symptomatique, et ne pas les isoler, actuellement en tout cas, parce qu'on n'a pas, au départ, une certitude de cette infection. Il y a plein de virus grippaux qui circulent, plein d'autres virus, il s'agit probablement d'un virus non corona dans ce contexte".
David: comment expliquer un tel taux de mortalité en Italie, il est quasi nul en Allemagne et inexistant pour l'instant en Belgique. Nous ment-on?
"Je pense qu'on ne nous ment pas, il n'y a pas de fantasme à avoir, on ne cache pas des cadavres dans les couloirs des hôpitaux. Je pense simplement qu'en Belgique, on a les infections de première ligne, c'est-à-dire les gens qui sont partis essentiellement dans le nord de l'Italie en vacances, aux sports d'hiver. Ce sont des gens jeunes, en bonne santé, et on sait que le virus ne tue pratiquement pas dans ce groupe d'âge. Par contre, lorsqu'on aura des cas secondaires qui vont arriver, dans la population de personnes plus âgées, par exemple, on risque d'avoir la mortalité que l'on a en Italie, ou en tout cas, une certaine mortalité".
Mr Bonardeaux: quand on a été guéri du coronavirus, peut-on retomber malade?
"Une question intéressante aussi, parce qu'on pensait que non, d'abord, puis on s'est rendu compte qu'en Chine, entre autres, qu'on peut reporter à nouveau le coronavirus. On est probablement moins malade, mais on est à nouveau transmetteur. Et donc c'est une question importante concernant l'efficacité potentielle d'un futur vaccin".
Jeanne-Françoise: J'ai entendu, lu dans différents médias que les patients qui ont le coronavirus, on les renvoyait chez eux. Moi je trouve que ce n'est pas une bonne idée, parce qu'ils vont contaminer les autres. Alors, je voulais vous demander pourquoi on les renvoyait chez eux?
"Dans la mesure où socialement et culturellement il est possible de rester chez soi, c'est mieux, parce qu'on n'encombre pas ainsi les systèmes de santé qui doivent être réservés aux gens qui sont réellement malade. Et dans certaines circonstances, pour des raisons sociales, il faut, et on hospitalise des gens qui sont infectés.
Anonyme: les transports en commun sont-ils désinfectés ? Et les chariots dans les magasins?
"Je pense que le problème est effectivement très présent à ce niveau-là. Je pense que dans les transports en commun, par exemple, les barres des métros, des tramways, et cætera, sont potentiellement infectés. On sait que le virus peut tenir sans doute un jour ou deux sur ces surfaces inertes, et donc, il faudrait certainement pouvoir les désinfecter une ou deux fois par jour au moins. En attendant, puisqu'on n'a pas d'autres solutions, et qu'on ne sait pas ce qu'il en est, il y a deux possibilités. Soit on a l'occasion d'avoir un petit flacon d'alcool, de plus en plus rare, on est bien d'accord, soit on va se laver les mains lorsqu'on arrive au travail ou à domicile".
QUELQUES RAPPELS CONCERNANT LE CORONAVIRUS
Quelles sont les consignes à suivre si on présente des symptômes et qu'on revient d'une région avec des cas déjà recensés ?
Les consignes sont les mêmes pour tout le monde. Une personne qui présente de symptômes grippaux en général : apparition brutale de température (à partir de 38 ), signes respiratoires, dyspnée (difficulté respiratoire) etc. qui revient d’une région à risque (nord de l’Italie, pays asiatiques, le département de l’Oise en France…) dans laquelle elle a séjourné dans les 14 jours. Dans ce cas-là, il faut prendre des précautions particulières: il faut téléphoner au médecin généraliste, surtout ne pas se rendre aux urgences parce que là on va entrer en contact avec un tas d’autres personnes, si jamais on est porteur du virus on va le diffuser. Donc téléphoner au médecin, lui expliquer la situation et le médecin soit ira à domicile, soit fera venir le patient à un moment où il n’y a personne dans sa salle d’attente.
Quels sont les groupes à risque ?
Les groupes à risque sont les personnes âgées et les personnes fragilisées (maladies chroniques).
Où trouver des explications sur le coronavirus ?
Il y a deux sites internet:
www.sciensano.be
www.info-coronavirus.be
Un numéro vert est également activé: 0800 14 689
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