Une deuxième personne a connu une rémission durable du VIH-1, le virus à l'origine du sida, après avoir interrompu son traitement. Dix ans après le premier cas confirmé d'un patient souffrant du VIH s'étant remis de cette maladie mortelle, un deuxième cas, connu comme "le patient de Londres", n'a pas montré de signe d'être atteint du virus depuis près de 19 mois, ont rapporté les chercheurs dans le journal Nature.
Pour commenter cette avancée scientifique, Maurine Louhenapessy, directrice adjointe de la plateforme prévention sida, était invitée sur le plateau du RTL INFO 13 h. Elle a répondu aux questions de notre journaliste Simon François.
- Cette guérison est évidemment prometteuse, est-ce que ça signifie qu'on peut relâcher la vigilance en matière de prévention?
Absolument pas. C'est le deuxième cas en dix ans. Il faut vraiment continuer à faire de la prévention comme on la fait aujourd'hui. Cela signifie plusieurs choses différentes qui sont complémentaires. C'est ce que l'on appelle la prévention combinée. C'est bien sûr le préservatif, la mise sous traitement très rapidement des personnes vivant avec le VIH pour qu'elles deviennent indétectables. A ce moment-là, elles ne transmettent plus le virus mais il faut faire attention et se protéger des autres IST. La lutte contre les discriminations est aussi très importante. Tant que l'on continuera à discriminer les personnes vivant avec le VIH, ça va être très difficile d'arriver au bout de l'épidémie.
- Aujourd'hui, où en est l'évolution du sida en Belgique?
Selon les derniers chiffres, 890 personnes ont été dépistées en 2017. On est à 18.900 personnes vivant avec le VIH. Il y a quand même 37% de personnes qui viennent pour un dépistage tardif, autrement dit elles ne se connaissaient pas séropositives. C'est très important que les gens aillent au dépistage. Il y a également la PrEP, qui est un traitement pré-exposition. Ce sont des médicaments que l'on peut prendre avant d'avoir un week-end d'enfer!
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