42% des malades du Covid-19 qui sont passés par les soins intensifs sont décédés. Philippe Devos, président des syndicats belges des médecins (Absym) répondait aux questions de notre présentateur Olivier Schoonejans pour le RTLINFO 13H.
42% de décès en soins intensifs, ça semble énorme. Est-ce que c'est le cas ?
Oui, ce sont les chiffres qui ont été rapportés par les soins intensifs. Effectivement, c'est le cas. C'est énorme par rapport à la moyenne des patients de soins intensifs, qui est aux alentours de 18% toutes maladies confondues. Donc c'est une maladie qui a tué plus que ce que nous avons l'habitude. C'est effectivement ce que nous avons vécu, c'est la réalité. On est dans des chiffres proches de chiffre d'autres pays et on fait mieux que d'autres pays comme, par exemple, les États-Unis qui, à un moment donné, étaient pour les patients en soins intensifs aux alentours de 75% de mortalité. Donc en fait, avec un chiffre malgré tout élevé, on a fait des bons soins parce qu'on a sauvé beaucoup de vies.
Est-ce que les méthodes qui ont été employées aux soins intensifs pour soigner les malades ont évolué au fur à mesure de cette crise ?
Oui, on a eu la chance de tenir compte de l'expérience des Chinois et des Italiens, entre autres, sur les risques de caillots, de thrombose et d'embolie pulmonaire. Donc on a pu faire ce type de prévention et être beaucoup plus attentifs aux problèmes cardiaques, donc ne pas considérer la Covid-19 comme une pneumonie mais comme quelque chose qui touche tous les organes et ça nous a permis d'anticiper probablement, d'avoir un taux de mortalité qui est quand même plus bas que ce qu'on craignait.
Est-ce qu'il y a encore des évolutions possibles au cas où une deuxième vague en tout cas à d'autres types de d'infection arriveraient ?
Oui, heureusement, on est rodés maintenant. Donc on sait ce qu'il y a lieu de faire, on a l'effectif supplémentaire qui est venu nous aider qui maintenant est formé. La recherche évolue, de nouveaux traitements pour les soins intensifs vont peut-être arriver puisqu'il y a toute une série d'études en cours dont le plasma, une étude en Belgique. Et donc on peut espérer que lors d'une seconde vague, on sera mieux armés et un maintenant plus la seconde vague est loin d'aujourd'hui, plus on a de chances d'être bien armés.
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