Trois critères permettent de juger de l'efficacité d'un bon dentifrice, comme l'explique Julie Frère, porte-parole de Test Achats, invitée du RTL info Bienvenue de ce mercredi 27 janvier. Un bon dentifrice contient juste la bonne quantité de fluoride, élimine la plaque dentaire et les taches, le tout sans endommager l’émail des dents. Sur les 17 dentifrices testés par Test Achats, seuls 6 répondent à ces exigences fondamentales.
L’organisation a également mesuré l’impact des dentifrices sur l’environnement en termes de substances et d’emballages. 12 dentifrices sur 17 sont suremballés et 2 d’entre eux contiennent des ingrédients particulièrement nocifs pour l’environnement. L'article, ainsi que tous les résultats de l’analyse, paru dans le Test Santé de février, est aussi consultable en ligne dans l’application Test Achats Digital, disponible gratuitement dans l’App Store ou Google Play.
3 critères pour juger l'efficacité d'un dentifrice
1. Le dentifrice doit contenir suffisamment de fluoride
Le fluoride est le principal ingrédient du dentifrice. Un émail riche en fluoride est en effet plus dur et mieux armé contre les attaques acides, ce qui réduit le risque de caries. À condition que le taux de fluoride du dentifrice soit le bon : suffisamment élevé pour avoir de l’effet, mais aussi pas trop haut pour ne pas risquer de décolorer les dents (surtout chez les enfants). Pour les adultes, le taux idéal est de 1 450 ppm. Sur les 17 dentifrices testés par Test Achats, seuls 6 atteignent ce seuil. Par ailleurs, 2 produits dépassent le seuil légal autorisé : les dentifrices Elmex anti caries professional et Apivita. À l’opposé 2 dentifrices sont loin de contenir la teneur en fluor recommandée, et ne protègent dès lors pas suffisamment des caries : ironiquement il s’agit du “Dentifrice au fluor” de la marque Everyday et du Sensodyne Complete Protection.
"Sur l'emballage, le taux total de fluoride est indiqué. Malheureusement, cela ne correspond pas au taux disponible dans le dentifrice", précise la porte-parole de Test Achats. "C'est assez complexe, mais quand le fluoride est mélangé à d'autres substances, il n'est pas tout à fait efficace. On aimerait que le taux réellement disponible soit indiqué sur l'emballage. C'est le cas aux Etats-Unis."
2. Le dentifrice doit éliminer le tartre et les taches sur les dents
3. Le dentifrice ne doit pas endommager les dents
Le dentifrice doit aussi nettoyer convenablement, sans être trop agressif. Il ne doit pas abîmer l'émail. Six dentifrices sur les 17 sont trop abrasifs. L’un d’entre eux, celui d’Oral-B, l’est même beaucoup trop. Mieux vaut dès lors ne pas utiliser trop souvent ces dentifrices, sous peine d’usure inutile. C’est précisément pour cela que Test Achats souhaite voir figurer sur l’étiquette le niveau abrasif du dentifrice : léger, moyen ou fort. Au moins les consommateurs pourront ainsi décider en connaissance de cause et en discuter avec leur dentiste. Ici aussi, Test Achats aimerait qu'un taux d'abrasivité soit inscrit sur l'emballage des produits, comme l'indique Julie Frère. "On pourrait discuter avec son dentiste afin de savoir quel taux est le plus adapté à ses dents. Abrasivité légère, moyenne ou forte."
Substances douteuses
Tous les dentifrices, à l’exception de Signal Integral 8 Complet contiennent au moins un allergène, ce qui ne pose problème que pour les personnes souffrant d’une hypersensibilité. 9 dentifrices contiennent en outre du laurylsulfate de sodium, une substance qui empêche la guérison des aphtes, mais ce n’est important que si l’on a régulièrement des aphtes. Enfin, la plupart des dentifrices contiennent également du dioxyde de titane, un colorant qui blanchit la pâte, et soupçonné d’être cancérogène, en particulier par inhalation. Pourtant, Denttabs, Meridol et Oral-B en sont exempts. Les autres ne pourraient-ils pas également s’en passer ?
Trop peu respectueux de l’environnement
Pour la toute première fois, Test Achats a également évalué l’impact écologique des dentifrices. Un facteur non négligeable, sachant qu’on se brosse les dents plusieurs fois par jour et que le produit aboutit directement dans nos eaux usées. Test Achats a vérifié l’impact des ingrédients sur l’environnement, si les dentifrices contenaient des microplastiques, s’ils avaient un second emballage et quelle quantité de produit restait dans l’emballage. Colgate et Meridol sont sanctionnés pour contenir notamment, le premier de l’oxyde de zinc, et le second du PEG 40 hydrogenated castor oil, deux ingrédients particulièrement nocifs pour l’environnement. Deux produits, Oral-B et Sensodyne Complete Protection, contiennent des microplastiques. Enfin, 12 dentifrices sur 17 sont présentés dans une boîte superflue en carton. Bref, il y a encore du travail dans ce domaine !
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