L'hôpital des grands brulés de Neder-Over-Hembeek participe à une étude clinique sur les bactériophages. Des virus qui combattent les bactéries les plus résistantes aux antibiotiques. Cela permettra aussi de mieux lutter contre les maladies nosocomiales, ces maladies que l'on attrape durant un séjour hospitalier.
Gretty est hospitalisée depuis plusieurs semaines. À son admission, son corps était brûlé à plus de 35%. Ses blessures étaient graves et elles nécessitent de très longs soins. Au fil des semaines, elle a développé une infection bactériologique. C’est grâce à un traitement expérimental qu’elle est soignée aujourd’hui. "Elle a accepté d’être incluse dans l’étude et donc on a appliqué des bactériophages au niveau de ses brûlures", a expliqué Serge Jennes, médecin-chef du service des grands brûlés de l’hôpital militaire Reine Astrid de Neder-Over-Hembeek, au micro de Simon François pour RTL TVi.
Une alternative prometteuse lorsque les antibiotiques ne font plus effet
Les bactériophages sont des virus qui s’attaquent aux bactéries comme les pseudomenaces ou les bactéries E. coli, des infections fréquentes en milieu hospitalier. Les bactériophages offrent une alternative prometteuse lorsque les antibiotiques ne font plus effet. "Il y a des bactéries qui sont résistantes à tous les antibiotiques et là on se trouve dans des impasses thérapeutiques et donc il nous arrive de perdre des patients suite à des infections de ces bactéries", a précisé le Dr Jennes.
"Ce sont des virus qui n’attaquent que les bactéries. Ils ne savent pas attaquer les cellules humaines"
Les chercheurs du laboratoire de l’hôpital militaire Reine Astrid étudient les bactériophages depuis 2006. Comme le CHU de Liège et le Grand Hôpital de Charleroi, ils participent à une étude européenne pionnière. Les tests cliniques doivent prouver l’efficacité du traitement et évaluer d’éventuels effets secondaires. Il y a en tout cas une certitude, ces virus sont inoffensifs pour l’être humain. "Ce sont des virus qui n’attaquent que les bactéries. Ils ne savent pas attaquer les cellules humaines, donc on n’a rien à craindre", a indiqué Jean-Paul Pirnay, directeur du laboratoire de technologie cellulaire.
Depuis le mois de juillet, le traitement est expérimenté sur plus de 200 patients en Belgique, en France et en Suisse. Les résultats de cette étude européenne intitulée Phagoburn sont attendus à l’automne 2016.
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