Nos journalistes Sébastien Prophète et Benjamin Vankelst ont visité une société wallonne très innovante. Située à Louvain-la-Neuve, elle développe des impressions 3D pour le secteur médical. Une technologie en pleine expansion qui permet notamment de créer des ustensiles d'opération et des implants crâniens. Une véritable révolution.
Pour opérer une tumeur osseuse, le processus 3D démarre devant des ordinateurs. Les images de scanner et d’examens radiologiques du patient sont synthétisées pour obtenir une image en trois dimensions de l’os et de la tumeur (colorée en rouge). "On va travailler concrètement sur ça dans un logiciel, et on va pouvoir déterminer les plans de coupe pour enlever cette tumeur", explique Annabelle Drault, responsable en recherche et développement.
"Il n'y a plus qu'à suivre les pointillés"
Sur base de l’image, l'imprimante 3D conçoit en quelques heures un outil précis et sur mesure. Un gabarit qui permet au chirurgien de découper la tumeur. "Il n'a plus qu'à suivre les pointillés pour découper la pièce bleue, et la retirer", décrit Khanh Tran Duy. "Ça offre une qualité de soin et de découpe de la tumeur beaucoup plus précise. Et ça permet une revalidation plus rapide", explique le cofondateur de la société 3D-Side.
Créer des implants crâniens adaptés au patient
La technologie leur permet aussi, grâce à des moules, de réaliser des implants crâniens adaptés au patient. "Ça augmente la précision de la chirurgie, mais ça améliore aussi les résultats esthétiques, en tout cas pour tout ce qui est facial", confie Olivier Lermen, neurochirurgien à la clinique Saint-Pierre d'Ottignies. "L'avenir de la 3D, et plus généralement de l'imagerie médicale, est florissant. On est persuadé qu'il y aura de plus en plus d'ingénieurs dans les salles d'opération", se réjouit Laurent Paul, cofondateur de 3D-Side.
Plusieurs milliers d'euros par opération: l'entreprise demande un soutien financier
Les deux chercheurs innovent en matière d’impression 3D et veulent étendre leur activité. Après la France et la Belgique, leur société vise désormais d’autres marchés étrangers.
Mais cette évolution a un prix: plusieurs milliers d’euros par opération. Les responsables de la société louvaniste réclament un soutien financier plus important pour les hôpitaux, pour qu’ils puissent profiter de cette technologie.
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