La cigarette électronique peut être utile pour arrêter de fumer. Le conseil supérieur de la santé propose ce matin d'autoriser la vente de nicotine pour ces i-cigarettes. Le gouvernement devrait suivre son avis avant la fin de l'année.
Le Conseil Supérieur de la Santé (CSS), qui s'est penché à la demande de la ministre Maggie De Block sur le sujet des cigarettes électroniques (e-cigarettes), leur danger potentiel et leur possible rôle dans la lutte contre le tabagisme, a rendu jeudi un avis nuancé qui souligne les nombreuses incertitudes qui subsistent dans ce domaine. Le CSS accueille positivement les nouvelles exigences de qualité définies au niveau européen et qui doivent être transposées en droit national pour mai 2016. Il propose d'autoriser la vente de nicotine pour les e-cigarettes. Elles pourraient être une aide au sevrage.
"La cigarette électronique a semblé être ce qui me correspondait"
Depuis quelques années, la cigarette électronique est devenue un nouvel allié pour de nombreuses personnes. C'est le cas de Sébastien. Depuis un an et demi cet ancien fumeur est passé à l'e-cigarette. Sa dose de nicotine est de moins en moins élevée. "La cigarette électronique a semblé être ce qui me correspondait. J'ai commencé par surdoser parce que j'étais un grand fumeur de tabac brun roulé à la main, donc toujours une cigarette en bouche. J'ai surdosé pendant un mois et puis très vite, j'ai essayé de diminuer palier par palier", a expliqué Sébastien Dubois au micro de Vanessa Costanzo.
"La nicotine reste une drogue dure addictive"
Le Conseil Supérieur de la Santé recommande d'autoriser la vente des fioles de nicotine qui était interdite en Belgique. "Nous avons dorénavant des études de qualité qui nous permettent de dire que la cigarette électronique avec nicotine peut aider un fumeur dans son chemin vers l'arrêt. Nous disons quand même que l'idéal est que ce chemin vers l'arrêt passe par l'arrêt complet de la nicotine et donc que ce soit une période transitoire. La nicotine reste une drogue dure addictive", a détaillé Vincent Lustygier, tabacologue-expert du Conseil Supérieur de la Santé.
Les conséquences sont inconnues
Malgré cette avancée, le CSS souligne jeudi que "les propriétés toxiques des arômes, colorants et saveurs ajoutés dans les e-cigarettes (aussi bien avec ou sans nicotine) n'ont pas été suffisamment évaluées, étant donné que l'inhalation des substances chauffées peut avoir des effets complètement différents de ceux de l'ingestion de ces substances dans des denrées alimentaires". Les conséquences pour la santé d'un vapotage prolongé, sur plusieurs mois ou années, sont également inconnues, vu l'introduction relativement récente de cette pratique.
Un rôle positif?
Donc, tout en prônant "la prudence et la réserve", le CSS conclut toutefois que le vapotage est, sous conditions, moins nocif que le tabagisme classique. Dans le premier cas, il n'y a pas de combustion de tabac, ce qui limite le nombre de produits toxiques libérés. Dans cette optique, l'utilisation de la cigarette électronique avec nicotine semble donc pouvoir jouer un rôle positif dans un processus d'arrêt du tabac, indique le CSS, qui estime d'ailleurs qu'on ne peut considérer la commercialisation d'e-cigarettes que dans ce cadre de la politique de lutte contre le tabagisme.
L'efficacité du rôle du vapotage
Le CSS s'avance de manière très prudente, indiquant dans son rapport qu'on ne peut actuellement réellement se prononcer "sur l'efficacité du rôle du vapotage dans la réduction ou l'arrêt de la consommation de tabac", même si "les expériences publiées dans la littérature scientifique sont encourageantes jusqu'à présent".
L'autre recommandation du CSS serait de relever à 18 ans l'âge légal pour l'achat du tabac. En commençant plus tard, les jeunes seraient moins accros.
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