En juin prochain, 2.000 étudiants infirmiers ne seront pas diplômés. En cause: l'allongement de la durée de leurs études, de 6 mois à un an. Un vrai problème pour les hôpitaux qui souffrent déjà d'une pénurie.
La durée des études pour les infirmières et infirmiers est rallongée de six mois à un an, en fonction de la filière. La première conséquence sera visible dès le mois de juin: le nombre de diplômés sera beaucoup moins important que d’habitude (on parle de 2.000 en moins pour la Belgique francophone, ndlr). En toute logique, cela va aggraver la pénurie. Les syndicats disent avoir peur de ne pas savoir comment s'occuper des patients. "C'est l'infirmier qui est au chevet du patient le plus longtemps, témoigne André Neys, chef de service à Charleroi. Il est présent durant les soins, la toilette".
La deuxième conséquence de l'allongement de la formation est une baisse des inscriptions de 50% dans ces études.
Les hôpitaux lancent leur opération séduction
Un facteur qui pourrait encore aggraver la pénurie qui frappe le métier depuis plusieurs années. Dès lors, certains hôpitaux rivalisent d’arguments pour engager de nouvelles infirmières et conserver leur personnel. "Je prends la peine de faire le tour de notre service avec tous les étudiants qui arrivent ici en stage, reconnaît Sandrine Balle cheffe de service à la clinique Saint-Luc à Bouge. On essaie de se rendre attractifs pour qu'ils postulent chez nous".
"L'offre et la demande s'étant inversées, le CDI devient la règle"
Les professionnels et syndicats sont inquiets à long terme: avec la population vieillissante, il y aura de plus en plus besoin d'infirmiers et d'infirmières notamment en gérontologie. Comment faire? Les hôpitaux proposent des CDI et des privilèges pour attirer et garder les infirmiers et infirmières. Les étudiants sont recrutés dès leurs périodes de stage. "Depuis le changement de loi en 2014 sur les contrats, on était frileux à donner des CDI car il n'y avait plus de clause d'essai, mais l'offre et la demande s'étant inversées, le CDI devient la règle", éclaire le directeur du département infirmier du centre hospitalier régional du Val de Sambre.
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