Les pompiers prennent beaucoup de risques lors de leurs interventions. Notamment en raison des missions parfois périlleuses, mais aussi des substances nocives qu'ils respirent. Plusieurs études montrent qu'ils ont deux fois plus de risques d'attraper un cancer. Même si aujourd'hui des mesures sont prises, les pompiers souhaitent que le cancer soit reconnu comme maladie professionnelle, comme c'est le cas dans d'autres pays.
Un exercice de décontamination a eu lieu ce mercredi après-midi à la caserne des pompiers de Bruxeles. Marianne Boucher, responsable de la section, a dirigé l’installation de la zone.
Les pompiers revenant d’un incendie doivent passer par un rinçage obligatoire. Equipé d’un masque et de gants, les hommes du feu nettoient le matériel qui a été en contact avec les fumées.
La tenue est emballée dans des sacs en plastique. En intervention, l’opération est effectuée sur les lieux même de l’incendie.
"Une fois que les pompiers sont sortis des fumées, toutes les particules sont sur leurs vêtements. Donc pour ne pas contaminer la cabine intérieure des autopompes et ne pas respirer pendant tout le voyage, on fait tout ça sur place", explique Marianne Boucher, pompier à Bruxelles.
"On n’avait pas des tenues toujours adéquates"
Jérôme est pompier depuis 23 ans. Il souffre aujourd’hui d’un cancer gastrique. S’il ne peut pas prouver que son métier est à l’origine de sa maladie, il reconnait ne pas avoir toujours pris toutes les mesures pour se protéger.
"On n’avait pas des tenues toujours adéquates. On avait l’appareil mais on le retirait aussi vite car c’était encombrant et gênant pour travailler. C’est certainement à ces moments-là qu’on prend des particules très nocives", confie-t-il.
Aider les hommes du feu atteints d’un cancer mais aussi informer et sensibiliser les services incendie à adopter la décontamination, ce sont les objectifs de l’ASBL Red Hose Line, traduisez le tuyau rouge.
"Au Canada ou au Danemark, ces maladies sont reconnues comme professionnelles"
L’association milite pour que le cancer chez les pompiers soit reconnu comme une maladie professionnelle.
"Au Canada ou au Danemark, ces maladies sont reconnues comme professionnelles. En Belgique, on a essayé d’avoir des contacts au niveau politique, mais on n’a aucun retour pour le moment. C’est un grand combat pour nous", indique Christophe Van Helsland, un pompier de Bruxelles et président de l’ASBL Red Hose Line.
Dernière étape: les tenues contaminées sont lavées et séchées en machine. Une logistique importante et qui manque encore certaines casernes bruxelloises.
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