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Que savez-vous vraiment du SIDA ? Une nouvelle enquête révèle des informations parfois interpellantes

Que savez-vous vraiment du SIDA ? Une nouvelle enquête révèle des informations parfois interpellantes
 
 

La journée mondiale contre le sida aura lieu demain. A cette occasion, Olivier Schoonejans a invité Thierry Martin, le directeur de la plateforme prévention sida, ce lundi dans le RTL INFO Bienvenue. Que savez-vous vraiment du VIH ? La plateforme a mené une enquête.

Première question avant de tester nos connaissances. Le sida a-t-il disparu de la circulation ?

"Non, il n’a pas disparu puisque nous sommes toujours à environ 2,5 nouvelles infections par jour. Cela reste un chiffre important. Il faut quand même dire que depuis 4-5 ans, on a vu une diminution des cas d’infection, environ 25% en quelques années. C’est quand même important mais on est à 923 personnes qui ont été dépistées séropositives en 2019, sans oublier toutes celles qui ne le savent pas." 

Le sida ne tue plus ?

"Le sida tue en tout cas beaucoup moins puisque pour les personnes séropositives qui ont la chance chez nous d’avoir un traitement l’espérance de vie est quasi normale. Mais on peut être mort au niveau social puisque le regard de la société par rapport aux personnes séropositives malheureusement reste encore très négatif."

Et donc, vous avez testé les connaissances de la population à propos du sida. Pour commencer, la majorité des gens ne sait déjà pas comment on est contaminé, comment on devient séropositif.

"C’est vrai que cela nous a beaucoup interpellés. On a vu qu’il y a encore à peu près 20% des personnes interrogées qui nous disent qu’on peut attraper le VIH en embrassant une personne séropositive. Nous sommes en 2020, près de 40 ans après l’apparition du VIH, donc force est de constater que malheureusement le niveau de connaissance est encore insuffisant, et pourtant c’est le premier pas vers une contamination du virus. Donc informer, prévenir, cela reste essentiel aujourd’hui."

En termes de prévention, le moyen numéro un pour éviter d'être contaminé, c'est le préservatif. Ce n'est pas acquis pour tout le monde ?

"Non. Le préservatif reste sous-utilisé ou alors on l’abandonne trop vite. Je pense notamment à des jeunes qui sont ensemble depuis 2-3 semaines et puis qui décident d’abandonner le préservatif parce que dans leurs têtes après 3 semaines on forme déjà un couple alors que ce n’est pas le cas. Il faut effectivement d’abord attendre un délai d’environ 2 mois avant de passer un test de dépistage et beaucoup ne le font pas."

Et justement, comment préconisez-vous le dépistage ? Pour qui et dans quel délai par rapport à telle ou telle relation ?

"Je pense que le dépistage c’est pour toute personne qui à un moment donné prend un risque. Le fait est que beaucoup prennent des risques mais ne pensent pas avoir pris des risques, d’où l’importance effectivement à un moment donné de s’informer et d’être sensibilisé. Mais c’est aujourd’hui essentiel de savoir si on est porteur du virus parce que premièrement on va prendre un traitement qui va faire en sorte d’être en meilleure santé et vivre presque normalement et surtout on va casser la chaîne de transmission du virus puisqu’une personne séropositive qui prend un traitement aura une charge virale indétectable et dans ce cas-là ne transmettra plus le virus."

C’est effectivement important. Quand une personne est séropositive, qu’elle prend son traitement, sa charge virale est quasiment nulle et donc elle ne peut plus contaminer les autres, c’est bien cela ?

"C’est bien cela et donc l’enquête montre que seulement un tiers des personnes interrogées connaissent cette nouvelle information. La personne séropositive reste séropositive, mais il n’y a plus assez de virus dans son sang, dans son sperme par exemple, pour le transmettre à une autre personne. C’est important à rappeler aujourd’hui."

Ces traitements sont-ils invasifs ? Est-ce qu’ils empêchent de vivre normalement ou pas ?

"Il y a eu beaucoup de progrès au niveau de traitements et on peut presque vivre normalement aujourd’hui grâce aux traitements. L’espérance de vie est quasi normale. Par contre, en vieillissant la personne séropositive peut développer des comorbidités comme des accidents cardiovasculaires ou la maladie des os. Mais ce qui n’a pas changé, c’est ce que l’on a déjà dit, c’est le regard de la société qui continue à voir le sida comme une maladie à part entière dont on a peur."

Que répondez-vous alors pour aller à l’encontre de cela ?

"On peut vivre avec une personne séropositive, on peut avoir des enfants sans aucun risque d’être infecté puisque la personne séropositive, si elle prend un traitement, ne pas transmettre le virus si elle a une charge virale indétectable. Aujourd’hui, les personnes qui contaminent ce sont celles qui ignorent être séropositives." 


 

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