Les plus grosses fortunes du Royaume-Uni ont, pour la première fois en plus de dix ans, perdu de l'argent en 2020 en raison de la pandémie de coronavirus, annonce dimanche le Sunday Times.
Le rapport annuel sur les 1.000 plus grandes fortunes du pays, publié chaque année par le journal depuis 1989, montre que ces riches particuliers ou familles ont vu leur patrimoine fondre de 54 milliards de livres (60 milliards d'euros) en seulement deux mois.
C'est la première fois depuis 2009 que la richesse cumulée de ces 1.000 résidents fortunés du Royaume-Uni diminue. Plus de la moitié d'entre eux se sont appauvris.
Avec une fortune estimée à 16,2 milliards de livres, l'inventeur et industriel James Dyson fait un bond de la cinquième à la première place du classement. Le roi de l'électroménager profite à la fois des bonnes performances de ses entreprises et des déboires des autres milliardaires.
Les frères Sri et Gopi Hinduja, en tête du classement en 2019, passent en deuxième position. Les propriétaires du conglomérat indien du même nom ont vu leur fortune fondre de 6 milliards de livres, la plus grosse chute du tableau.
Leur patrimoine est estimé à 16 milliards de livres, ex-aequo avec celui d'une autre fratrie d'hommes d'affaires, David et Simon Reuben.
Parmi les autres milliardaires célèbres, le magnat de l'acier Lakshmi Mittal a perdu 4 milliards de livres et se classe 19e.
En 2020, le Royaume-Uni compte 147 milliardaires, soit quatre de moins que l'an dernier. Londres reste la capitale mondiale des milliardaires: 89 d'entre eux y sont basés.
"La première analyse détaillée des finances des super-riches depuis le début l'épidémie de Covid-19 avive les craintes d'une longue et profonde récession", a commenté le Sunday Times.
Le journal souligne qu'au moins 63 membres de la liste, dont 20 milliardaires, ont sollicité pour leurs employés l'aide du fonds public mis en place pour la durée de la crise, et qui assure aux travailleurs 80% de leur salaire à hauteur de 2.500 livres par mois.
Carys Roberts, directeur de l'Institut for Public Policy Research, s'en est indigné. "Pourquoi ne pourraient-ils pas y aller de leurs propres poches au lieu de demander aux familles ordinaires de le faire à leur place?" a-t-il dit au Sunday Times.
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