Dans le dossier de la triche antipollution, il faut bien distinguer tous les polluants. Dans le scandale Volkswagen, par exemple, aux États-Unis, il est question de dioxyde d'azote. On parle aussi du CO2 émis par les voitures. Olivier Pierre et Pascal Noriega font le point sur ces polluants et leurs effets sur la santé et l'environnement.
Qu’elles soient à base de diesel ou d’essence, la combustion des moteurs, comme toute combustion d’ailleurs, entraîne des émissions de gaz polluants. Quels sont ces polluants ? À la sortie du tuyau d’échappement, on trouve du dioxyde de carbone (CO2), du monoxyde de carbone (CO) ou des oxydes d’azote (NOx).
Le monoxyde de carbone est un gaz très toxique à des concentrations élevées
Le CO2 est un problème pour l’environnement, car il persiste des décennies dans l’atmosphère et contribue à l’effet de serre. Il est directement lié à la consommation. Le CO, le monoxyde de carbone, est un gaz très toxique à des concentrations élevées, comme c’est le cas notamment en Inde ou en Chine. Il y a aussi les oxydes d’azote et surtout le dioxyde d’azote (NO2), un autre gaz toxique rejeté dix fois plus par les moteurs diesel que par les véhicules essence.
"Un impact sur la santé des personnes plus fragiles, notamment les asthmatiques, les personnes plus âgées"
Sans vouloir noircir le tableau, le monoxyde de carbone et le dioxyde d’azote posent un problème de santé publique. Ensemble et dans certaines conditions atmosphériques, ils provoquent la formation d’ozone, un gaz qui nous protège des UV dans la haute atmosphère, mais qui est nocif une fois piégé en quantité au sol. "L’ozone n’est pas émis directement par les véhicules ou par l’industrie, mais il va être produit, on appelle ça un constituant secondaire et c’est un polluant important, par réaction chimique dans l’atmosphère. C’est toxique et nocif, ça va avoir un impact sur la santé des personnes plus fragiles, notamment les asthmatiques, les personnes plus âgées", a expliqué Cathy Clerbaux, physicienne et professeur invité à l’ULB, au micro d’Olivier Pierre pour RTL TVi.
"Plus la particule est fine, plus elle va pouvoir rentrer dans les poumons"
En plus des gaz polluants, les moteurs à combustion rejettent aussi des particules fines. Elles sont la cause principale des cancers du poumon après le tabagisme et aggravent les maladies respiratoires. Avec le dioxyde d’azote, les particules fines provoquent parfois des pics de pollution lorsque les normes de qualité de l’air sont dépassées. "Plus la particule est fine, plus elle va pouvoir rentrer dans les poumons. Ce qu’on a vu aussi c’est que quand on a mis des normes différentes pour les véhicules, ça conduisait à limiter les émissions de certaines grosses particules, mais ça laissait passer les particules plus fines qui pénètrent plus profondément dans les poumons", a ajouté Mme Clerbaux.
Les contrôles ne sont pas les mêmes partout
Voilà pourquoi les normes européennes et américaines sont de plus en plus sévères. Le taux de dioxyde d’azote émis par un véhicule est contrôlé chaque année aux Etats-Unis, mais une seule fois en Europe, à l’homologation. Il n’est pas vérifié lors du contrôle technique qui vise à vérifier les imbrûlés et les particules fines. Quant au CO2, pas de norme à respecter. "Un véhicule qui consomme beaucoup va coûter cher au consommateur et donc la fiscalité aussi, la taxe annuelle, la taxe de mise en circulation sera en conséquence", a précisé Joost Kaesemans, porte-parole de la Fédération belge de l’Automobile et du Cycle (Febiac).
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