Le sucre, le gras et le sel ont été revus à la baisse dans beaucoup de produits alimentaires en Belgique. Jean-Philippe Ducart, le porte-parole de l'association de défense des consommateurs Test Achat était sur le plateau du RTL INFO 13H pour en parler. Il a répondu aux questions d’Alix Battard.
Ces changements vont-ils assez loin ?
"Ce sont de bonnes intentions, mais je citerais quand même deux chiffres. En Belgique, aujourd’hui, il y a à peu près 600.000 diabétiques, il y a 15% de la population qui est obèse, donc il faut autre chose comme mesure, il faut des mesures plus ambitieuses. L’objectif de départ, c’était -5% de calories, ça nous semble trop peu ambitieux. Ce qui s’est passé ces cinq dernières années, c’est qu’on a un peu plus diversifié les produits. C’est vrai qu’un certain nombre de consommateurs se sont orientés vers les produits allégés : des chips light, des sauces, des mayonnaises allégées, mais pour autant, les mauvais produits continuent d’exister, et continuent à être consommés. On parle ici de volume de vente, donc on ne parle pas de comportement de consommation ou de changement radical dans les habitudes de consommation, et c’est ça sur quoi il faut travailler".
Que demandez-vous ?
"Ce qu’on demande, c’est d’abord la mise en place d’un outil d’information. Ce qui manque aujourd’hui, c’est ce qu’on appelle en France le "nutriscore". C’est un code couleur qui nous permet d’identifier assez facilement les bons, les moins bons ou les très mauvais produits. On va de A à E, avec un code couleur qui permet au consommateur d’avoir une appréciation globale de la valeur nutritionnelle du produit. Si on n’a pas ça, le consommateur va continuer à essayer de lire les étiquettes, on sait très bien que c’est compliqué, et donc en termes de nutrition, de diététique, il est très compliqué de bien manger à partir de produits qui sont essentiellement des produits transformés. C’est là qu’on trouve les produits trop salés, trop riches en graisses saturées, trop sucrés. Il faut un outil d’information qui soit fiable. Nous pensons au nutriscore et nous l’évoquons depuis un certain nombre de mois".
Vous représentez les consommateurs. On sait que souvent, les produits qui coûtent le moins cher sont aussi ceux qui sont les moins bons pour la santé. Quel est votre conseil, pour mieux manger mais à moindre prix ?
"Moins cher ne veut pas nécessairement dire très mauvais. Nos enquêtes le démontrent, le fameux maître-achat, le fameux rapport qualité-prix, on le trouve aussi dans le hard discount, des magasins où les produits sont moins chers, dans des marques de distributeurs ou d’autres alternatives. Il faut bien lire les étiquettes, éviter un certain nombre de produits transformés, veiller à avoir une recette, essayer de préparer vous-mêmes vos repas. Il faut cuisiner un peu plus soi-même, et aller cherche des produits qui sont naturellement sains, on parle ici de valeurs nutritionnelles, pas des additifs et éventuels pesticides. C’est important de dire aux gens, détournez-vous de produits qui sont trop gras, trop sucrés, trop salés, puis nous voulons aussi informer le consommateur, et je pense que la ministre de la Santé publique a compris, elle y travaille, pour mettre en place ce fameux nutriscore".
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