Les autorités fédérales ont l'ambition de faire détecter le Covid-19 par des chiens renifleurs. L'objectif est d'entraîner des chiens qui détectent les maladies simplement en les reniflant. D'autres pays travaillent aussi sur cette technique, et chez nous, les résultats sont prometteurs. Les premiers chiens pourraient être sur le terrain dès la fin de cette année.
Prisha est un chien au long museau. Autrement dit, son odorat est jusqu'à 50 fois plus développé que celui d'un humain. Pour cette chienne, retrouver un morceau de bois imprégné de l'odeur de son maître est un jeu d'enfants. Avec un bon entraînement, les chiens sont aussi capables de sentir le diabète, le cancer ou même l'arrivée d'une crise d'épilepsie.
A terme, ils pourraient même parvenir à faire le même travail avec le coronavirus. "Ce n'est pas exactement le virus, que le chien va reconnaître", précise Hughes Guyot, professeur à la Faculté de médecine vétérinaire de l'Université de Liège. "Mais plutôt la façon dont l'organisme va métaboliser ce virus et les molécules chimiques qui vont être excrétées, notamment par la sueur."
Des premières phases de validation en deux à trois semaines
Les ministères de l'Intérieur, de la Défense et de la Santé se sont associés à deux universités et à des partenaires privés pour relancer la formation de chiens au dépistage du Covid-19. Les chiens déjà capables de trouver de la drogue ou des explosifs seront vite formés. "Pour eux, détecter le Covid-19, ce serait juste ajouter une nouvelle odeur à leurs catalogues d'odeurs", explique Hughes Guyot. "On peut dire qu'en deux à trois semaines, les premières phases de validation pourraient déjà être acquises."
Par contre, pour les chiens qui n'ont jamais été formés, le processus sera plus long, selon Hughes Guyot. "Si on prend un chien qui n'a pas encore travaillé, il faudrait compter à mon avis deux mois avant de pouvoir le rendre opérationnel."
Une bonne solution, si le coronavirus perdure
Un fois formés, ces chiens pourraient travailler dans les aéroports ou permettre d'organiser à nouveau des événements publics de petite taille. "Dans l'hypothèse où le coronavirus s'installe durablement, je pense qu'il faudra vraiment trouver des moyens pour que des activités publiques puissent à nouveau avoir lieu", affirme Philippe Goffin, le ministre des Affaires Étrangères et de la Défense. "Dans des conditions de sécurité, et notamment avec des contrôles. Et ce type de contrôle est assez simple."
Les chiens seraient même plus fiables que les tests médicaux et détecteraient plus tôt la présence du virus dans le corps. En revanche, comme le rappelle Martine Lamaille, maître chien, les chiens ne sont pas des machines. "Le travail du chien est limité, surtout avec les conditions météo qu'on connaît en ce moment, par exemple. Le travail au niveau de l'odeur demande beaucoup de capacités au chien, donc au bout de 15 à 20 minutes, il faut faire des pauses régulièrement avec l'animal."
Il faudra encore former des chiens, et peut-être aussi de nouveaux maîtres chiens. Les premiers renifleurs de Covid sont attendus pour le mois de décembre.
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