(Belga) Les jeunes qui ont fait la grève de l'école et manifesté en masse, ces derniers mois, en rue en Belgique, et aux quatre coins du monde, "ont permis de remettre le sujet du climat au sommet de l'agenda dans beaucoup de pays", estime le climatologue Jean-Pascal van Ypersele.
"C'est beaucoup plus difficile de mettre dans un tiroir le regard d'un jeune qui interpelle un décideur politique à propos de son futur que de mettre des rapports du Giec dans un tiroir", illustre l'ancien vice-président du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, actuellement à Madrid où se termine ce vendredi la COP25. "Donc je remercie les jeunes qui ont permis de remettre la question au sommet de l'agenda, de mettre les décideurs politiques et les acteurs économiques devant leurs responsabilités. Je pense que cela contribue à faire bouger les choses dans le bon sens." Alors que les conférences annuelles de l'Onu sur le climat se succèdent et que beaucoup d'observateurs extérieurs ont l'impression que rien, ou presque, n'avance, le professeur à l'UCLouvain rappelle que l'on se trouve "dans une phase préparatoire avant l'entrée en vigueur réelle de l'accord de Paris". "Donc c'est normal que l'on soit encore en train de discuter des règles et des derniers détails avant d'entrer vraiment dans la phase de mise en œuvre. L'échéance pour relever le niveau de l'ambition, c'est l'an prochain." "Mais le climat, lui, ne voit pas ces difficultés de négociations. Il attend que les émissions diminuent. Or, elles sont toujours en train d'augmenter et ça, c'est évidemment préoccupant", ajoute M. van Ypersele. Le climatologue se dit enfin toujours intéressé à l'idée de retrouver le Giec, dont il a été vice-président puis candidat malheureux à la présidence en 2015. "C'est une candidature (à la présidence, NDLR) qui doit encore être formalisée par le gouvernement belge mais je suis prêt à être candidat. L'élection a lieu en principe dans à peu près deux ans. Je ne sais pas encore quels seront les autres candidats mais je pense que je pourrais faire un travail utile à ce moment-là dans l'équipe de direction du Giec." (Belga)
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