Capter le dioxyde de carbone (CO2) et l'injecter dans le sol n'est pas la solution pour rendre l'économie climatiquement neutre, ressort-il d'un rapport publié mardi par Greenpeace. Selon l'ONG, ce processus est une "aberration".
Les projets de captage et stockage du carbone (CCS) "n'ont pas encore donné de bons résultats". Ceux-ci ont été caractérisés par des retards, des annulations et incertitudes géologiques. Les coûts du processus sont également très élevés, d'autant plus que les procédés techniques ne peuvent être standardisés en raison de conditions géologiques différentes, rapporte l'ONG.
"Le CCS n'est pas la panacée espérée par certaines industries pour prolonger leurs activités fossiles", estime la porte-parole de Greenpeace Belgique, Nadia Cornejo. "Miser sur le CCS, c'est repousser l'inévitable passage à une industrie exempte d'énergies fossiles. La seule façon de faire face au défi climatique est de s'attaquer à la cause du problème, à savoir la production de gaz à effet de serre."
Pourtant, ces techniques visant à enfouir le CO2 dans le sol sont présentées par l'industrie et les responsables politiques comme étant la solution pour rendre les activités les plus polluantes climatiquement neutres, relève Greenpeace.
En Belgique, par exemple, 15 grands acteurs industriels dont Fluxys, ArcelorMittal et Ineos avaient demandé au mois de juin aux autorités de les soutenir dans le captage et stockage du carbone.
Il n'existe pour l'heure que quelques centrales CCS dans le monde, dont deux en Europe (Norvège). Dans l'une des deux installations, le CO2 se répand dans des couches qui n'y étaient pas destinées et sont beaucoup plus proches de la surface de la terre qu'on ne le pensait, explique l'ONG. Dans l'autre, les tentatives d'injection ont dû être interrompues parce que la pression souterraine augmentait trop rapidement.
Ce rapport a été rédigé par le cabinet EnergyComment pour Greenpeace Allemagne.
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