La famille de Jacques Chirac a réagi vigoureusement mercredi aux rumeurs faisant état du décès de l'ex-président, appelant au respect de sa "tranquillité" et de celle de son épouse Bernadette, hospitalisée elle aussi pour "souffler" face aux épreuves.
Jacques Chirac, 83 ans, est toujours hospitalisé à la Pitié-Salpêtrière à Paris pour une infection pulmonaire, a déclaré mercredi à l'AFP le gendre de l'ancien président, Frédéric Salat-Baroux. "Il n'y a rien de plus à ajouter, le président Chirac est traité pour une infection pulmonaire et je veux rendre hommage à l'exceptionnelle qualité des équipes médicales", a-t-il dit.
Dans la soirée, l'ancien secrétaire général de l'Elysée a déclaré à l'AFP que sa belle-mère Bernadette, 83 ans, avait été admise à son tour à la Pitié-Salpêtrière.
"Bernadette Chirac, profondément marquée par le décès de sa fille aînée Laurence (en avril, ndlr) et épuisée depuis quelques jours à la suite de l'infection pulmonaire de son mari, a été hospitalisée mardi", comme Jacques Chirac, "pour souffler et récupérer un peu", a indiqué l'époux de Claude Chirac.
Depuis mardi soir, les rumeurs les plus folles avaient circulé dans Paris, certaines faisant état de photos prises par des paparazzi et montrant la famille Chirac sortir, éplorée, de l'hôpital.
L'ancienne ministre Christine Boutin a même tweeté mercredi à midi: "Mort de #Chirac", ce qui lui a valu de nombreux commentaires ulcérés.
"J'ai eu cette information qui me semble venir d'une source sûre. C'est une information que, je crois, attendent les Français. C'est une attente forte des Français, il suffit de voir le buzz autour de cette histoire. Et mon tweet était très sobre", s'est justifiée auprès de l'AFP Mme Boutin.
Pourquoi ne pas retirer son tweet puisque l'information est fausse ? "Je retirerai mon tweet si j'ai un vrai démenti", a-t-elle répondu.
Contrairement à ce qui a été affirmé par certains journalistes, selon lesquels la famille Chirac attendait le retour du président François Hollande des Etats-Unis pour annoncer sa mort, le chef de l'Etat, en déplacement aux Nations-Unies à New York, n'a pas abrégé son voyage et est rentré mercredi à la mi-journée à Paris, comme prévu, a précisé son entourage.
Après avoir rendu publique l'hospitalisation de Mme Chirac, Frédéric Salat-Baroux a de nouveau lancé un appel au "respect de la vie privée" du couple.
"Comme toutes les familles, les Chirac doivent pouvoir affronter en paix les épreuves de la vie. Notre société a donc tant changé qu'il faille deux fois par jour rappeler de telles vérités ?", a-t-il demandé.
- Dernier "vrai président" -
Jacques Chirac, 83 ans, a été pris en charge dimanche matin pour le traitement d'une infection pulmonaire. Son retour du Maroc, où il séjournait avec son épouse Bernadette, avait été avancé de 24 heures sur avis des médecins, selon un proche.
Depuis, très peu d'informations ont filtré sur son état. Dimanche, son gendre avait précisé qu'il était conscient et qu'il resterait hospitalisé "dans les prochains jours". Lundi, son entourage avait sobrement indiqué qu'il n'y avait pas de nouvelle information à donner.
Depuis son départ de l'Elysée en mai 2007, M. Chirac, victime d'un accident vasculaire cérébral en 2005, a déjà été hospitalisé à plusieurs reprises. Comme à chacune de ses hospitalisations, son précédent séjour à la Pitié, en décembre 2015, pour "affaiblissement" avait déjà été l'occasion de rumeurs.
L'ancien président a par ailleurs été fortement éprouvé en avril par la mort de sa fille aînée, Laurence. Ses proches faisaient cependant état ces dernières semaines d'une amélioration de son état de santé.
Depuis l'annonce de son hospitalisation dimanche, les messages de sympathie se sont multipliés dans la sphère politique.
François Hollande a ainsi témoigné du "soutien" de la Nation envers l'ancien président. "J'ai une pensée en cet instant pour lui dire notre soutien dans l'épreuve qu'il traverse", a déclaré le chef de l'Etat, lors de son discours d'hommage aux victimes du terrorisme, lundi aux Invalides.
Les principaux candidats à la primaire de la droite ont eux aussi fait part dès dimanche de leur soutien et exprimé des voeux de bon rétablissement.
"C'est un homme qui recherchait l'unité de son pays. Il a essayé d'éviter les fractures, les affrontements les plus importants", a souligné mercredi François Bayrou (MoDem).
Tout en décochant ses flèches à l'adresse de ses successeurs Nicolas Sarkozy et François Hollande, Florian Philippot (FN) a estimé que Jacques Chirac "demeure dans l'inconscient politique français" comme le dernier "vrai président".
Vos commentaires