La langue des chats contient 300 petites papilles creuses et rigides en forme de cuillère qui leur permettent de mouiller avec leur salive la base des poils, ont observé des chercheurs américains à l'aide de caméras de haute résolution.
Jusqu'à présent, écrivent-ils dans leur article de recherche publié lundi dans les Comptes-rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS), le consensus était que ces papilles étaient de forme conique, comme des griffes. En réalité, les papilles se terminent en de petites pointes courbes et creuses, dont la forme permet d'attirer et de stocker l'eau de la salive par tension, et de la transférer à la base des poils.
"Cela ressemble vraiment à un tube coupé en deux", dit à l'AFP Alexis Noel, coauteure de l'article avec son chef de laboratoire à l'Institut de technologie de Géorgie. Les papilles "agissent comme une paille: quand on la met dans un liquide, il monte à l'intérieur de cette petite cavité".
"Quand le chat fait sa toilette, il arrive à attirer ces fluides dans les pointes et les faire pénétrer profondément dans les poils", dit cette chercheuse en ingénierie mécanique, qui a consacré son doctorat aux langues des grenouilles et des chats.
Les chats, rappellent les chercheurs dans leur article, passent le quart de leur vie éveillée à faire leur toilette (un chat dort 14 heures par jour).
Ils entretiennent leur fourrure pour en retirer saletés et puces, et empêcher les noeuds. Cette fourrure contient une couche supérieure, qui protège, et une couche inférieure de duvet, pour la chaleur.
Les chats ne suent que par les coussinets des pattes --lorsqu'il fait chaud, la toilette permet de refroidir le corps, sans compter que la salive a également un pouvoir nettoyant.
Ces papilles mesurent 2,3 millimètres en moyenne sur les six espèces de félins étudiés, dont le chat domestique, le tigre et le lion. Les auteurs de ces travaux ont examiné des langues de félins morts, et également filmé en pleine action des langues de chats domestiques avec une caméra enregistrant 100 plans par seconde.
Les chercheurs, intéressés par les applications pratiques de ces trouvailles, pensent que les brosses à cheveux pour humains pourraient être améliorées sur le modèle félin.
Mais ils ont aussi déposé un brevet pour une éventuelle application industrielle: "ce pourrait être très utile pour les technologies de nettoyage des moquettes, pour injecter des fluides profondément dans les fibres", dit Alexis Noel.
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