La NASA a publié des images qui montrent l'état de la pollution atmosphérique avant et après l'arrivée du Coronavirus en Chine. Les cartes illustrent plus précisément les concentrations en dioxyde d'azote (NO2), un gaz émis par les véhicules motorisés, les usines électriques et les zones industrielles. La carte de gauche montre les niveaux de NO2 à travers la Chine le 20 janvier 2020, avant la quarantaine, et la seconde montre la situation 5 jours plus tard, après la mise en place de la quarantaine. Et la chute est spectaculaire.
©NASA Earth Observatory
Le lien est prouvé
Ces données ont été collectées par l'instrument de monitoring de l'ozone troposphérique, qui permet de mesurer la qualité de l'air, placé sur Sentinel-5, un satellite de l'ESA, l'agence spatiale européenne. La troposphère, c'est la couche de l'atmosphère qui est située entre la surface du globe et la stratosphère. La stratosphère, c'est l'une des couches supérieures de l'atmosphère, située au-delà de 12 kilomètres d'altitude. Un capteur de la Nasa, qui sonde quant à lui la couche d'ozone stratosphérique, a fait des mesures similaires.
Selon la NASA, il est prouvé que la diminution de la concentration de NO2 est au moins partiellement liée au ralentissement économique suite à l'apparition du virus. "Le 23 janvier 2020, les autorités chinoises ont stoppé les transports en provenance et à destination de Wuhan, ainsi que les entreprises locales, afin de réduire la propagation de la maladie. C'était la première des différentes quarantaines qui ont été mises en place dans le pays et à travers le monde", explique la NASA.
Une diminution aussi forte, sur une zone aussi large, une première
"C'est la première fois que je vois une diminution aussi spectaculaire sur une zone aussi large pour un événement spécifique", a expliqué Fei Liu, un chercheur en qualité de l'air de la Nasa. Il se souvient avoir vu une baisse d'émissions de NO2 lors de la récession économique de 2008, mais il s'agissait d'une baisse graduelle. Les scientifiques avaient déjà observé une réduction significative autour de Pékin pendant les Jeux Olympiques de 2008, mais l'effet était vraiment localisé autour de cette ville, et les niveaux de pollution étaient repartis à la hausse dès la fin de l'événement.
Les festivités du Nouvel An chinois ont aussi un effet
Il faut toutefois noter qu'une diminution des concentrations de dioxyde d'azote s'observe chaque année au moment des célébrations du Nouvel An en Chine et plus largement dans toute l'Asie. La baisse spectaculaire observée cette année coïncide précisément avec cette période où les entreprises et les usines ferment durant la dernière semaine de janvier jusqu'au début du mois de février pour les festivités.
Des observations faites dans le passé ont montré que la pollution de l'air baisse généralement durant cette période, puis remonte une fois que les célébrations sont terminées. Mais quand on compare la situation entre 2019 et 2020, on constate que les niveaux de NO2 de cette année n'ont pas augmenté après le Nouvel An chinois, contrairement à 2019 (et généralement lors des années précédentes).
©NASA Earth Observatory
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