La vague d'annulations et de reports d'événements sportifs a continué de se propager dans le monde entier jeudi en même temps que la pandémie de coronavirus: le basket en NBA et en Europe ainsi que le circuit de tennis ont été mis à l'arrêt et toutes les grandes compétitions sont désormais en suspens, y compris l'Euro de football.
L'UEFA a convoqué pour mardi une visioconférence avec les fédérations européennes pour décider de sa tenue et de la poursuite ou non de la Ligue des champions. L'Euro est censé débuter dans trois mois jour pour jour (12 juin-12 juillet) dans un format exceptionnel qui pose d'autant plus de questions. Il mobilise douze pays et le match d'ouverture Italie-Turquie est prévu à Rome, capitale du pays le plus touché d'Europe par le Covid-19 avec 827 morts sur près de 12.500 cas recensés.
Déjà frappé de plein fouet, le football européen a encore enregistré des nouvelles inquiétantes jeudi: la contamination de deux joueurs de Serie A italienne, Daniele Rugani, de la Juventus Turin, et Manolo Gabbiadini de la Sampdoria de Gênes. La Juve s'est placée en quarantaine, y compris Cristiano Ronaldo, qui est en isolement depuis plusieurs jours sur son île natale de Madère mais ne présente aucun symptôme de la maladie. L'Inter Milan a fait de même.
En Espagne, un cas a été détecté chez un basketteur du Real Madrid, provoquant la mise en quarantaine de l'équipe mais aussi celle des footballeurs qui utilisent les mêmes infrastructures.
- Rudy Gobert et la NBA touchés -
Aux États-Unis, la NBA a été suspendue mercredi "jusqu'à nouvel ordre" après l'annonce d'un premier cas de contamination dans l'équipe du Utah Jazz, juste avant le coup d'envoi de son match à Oklahoma City. Le joueur concerné est l'une des stars du basket français, Rudy Gobert. Un point d'interrogation est placé sur la fin de la saison régulière qui devait se poursuivre jusqu'au 15 avril avant le début des play-offs. Jeudi, la Fiba et l'Euroligue ont emboîté le pas à la grande ligue américaine en arrêtant toutes les compétitions européennes de clubs.
En tennis, ce sont d'abord les autorités locales qui ont pris les devants en annulant le tournoi de Miami, l'un des plus prestigieux de l'année après les Grands Chelems, chez les femmes comme chez les hommes. Peu de temps après, l'ATP a annoncé que l'ensemble des compétitions étaient stoppées pendant six semaines.
En Formule 1, le lancement de la saison est toujours prévu ce week-end à Melbourne, en Australie, mais l'écurie McLaren s'est retirée après qu'un membre de l'équipe britannique a été testé positif au Covid-19.
Au-delà, c'est l'ensemble des disciplines sportives qui voient leurs calendriers bouleversés par le coronavirus.
En football, le cas de Rugani risque de compliquer encore un peu plus l'organisation du huitième de finale retour de la Ligue des champions entre la Juve et Lyon, prévu normalement mardi prochain et déjà annoncé à huis clos.
Quatre équipes ont pour l'instant pu rallier les quarts de finale de la C1, le Paris SG et l'Atalanta Bergame - après des matches retour joués à huis clos - et l'Atletico Madrid et Leipzig, eux dans des conditions normales. Mais l'incertitude plane également sur le huitième de finale retour entre Barcelone et Naples programmé mercredi prochain, l'Espagne ayant interdit les liaisons aériennes directes avec l'Italie jusqu'au 25 mars.
Après avoir mis un terme prématuré à la saison dames mercredi soir, le ski mondial a annulé jeudi matin les deux dernières courses masculines (géant et slalom), qui devaient se courir à Kranjska Gora, en Slovénie mais à proximité de l'Italie, ce week-end. Un couperet qui offre le gros globe de cristal au Norvégien Aleksander Aamodt Kilde, aux dépens du Français Alexis Pinturault.
- La flamme allumée quand même -
Les Championnats du monde de patinage artistique, prévus à partir de mercredi prochain à Montréal, au Canada, n'ont pas non plus résisté. Pas plus que l'Euroligue de basket, messieurs comme dames, ainsi que les compétitions européennes de niveau inférieur, toutes suspendues jeudi matin.
Pendant ce temps-là, sur le site antique grec d'Olympie recouvert de pâquerettes et autres fleurs printanières, sous un ciel sans nuage et le chant des oiseaux, la flamme olympique a été allumée, certes sans spectateurs, mais comme si de rien n'était ou presque, à un peu plus de quatre mois des JO-2020, dont la cérémonie d'ouverture est prévue le 24 juillet à Tokyo. Seule une centaine d'invités a été réunie.
Alors que les interrogations sur leur tenue se multiplient, "une annulation est impensable", a estimé la gouverneure de la capitale japonaise Yuriko Koike jeudi, au lendemain du passage au stade de pandémie annoncé par l'Organisation mondiale de la santé.
Rare rescapée, la course Paris-Nice, elle, se poursuit sur les routes de France, jusqu'à dimanche. Seule précaution visible, des zones de départ et d'arrivées dont les spectateurs sont tenus éloignés.
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