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Coronavirus: la Bourse de Bruxelles connait la plus grosse chute journalière de son histoire

Coronavirus: la Bourse de Bruxelles connait la plus grosse chute journalière de son histoire
(c) AFP
 

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Une chute sans fin? Les marchés s'écrasaient jeudi, guère rassurés par des annonces de relance de la BCE et surtout très inquiets de la réponse américaine à la pandémie de coronavirus. L'indice Bel 20 de la Bourse de Bruxelles a dégringolé de 14%, une baisse journalière historique. L'indice Dow Jones aux États-Unis a, lui, connu sa pire chute depuis le krach boursier de 1987.

La Bourse de Bruxelles a connu jeudi l'une des pages les plus sombres de son histoire, alors que la pandémie de Covid-19 n'en finit pas de gripper l'économie mondiale et de tétaniser les investisseurs. Son indice vedette, le Bel 20, créé en 1991, a connu la plus forte chute en une seule séance de son histoire, avec une dégringolade de 14,2%. Lundi, l'indice boursier avait déjà chuté de 7,58%. Par rapport au 17 février dernier, le Bel 20 a perdu plus de 35%, ce qui représente des dizaines de milliards d'euros de capitalisation boursière partis en fumée.

Toutes les Bourses ont à nouveau plongé jeudi après l'annonce surprise par Donald Trump d'interdire durant 30 jours l'entrée aux Etats-Unis des voyageurs en provenance d'Europe, mesure censée endiguer la pandémie de coronavirus dont l'UE va "évaluer" en urgence les retombées économiques. La panique était telle que les échanges ont été suspendus pendant 15 minutes après l'ouverture à Wall Street. Le Dow Jones a finalement enregistré sa plus lourde chute depuis le krach boursier d'octobre 1987, sur fond de panique générale en raison de la pandémie de coronavirus. Selon des résultats provisoires à la clôture, le Dow Jones s'est effondré de 10%.

Les principaux indices européens ont tous dévissé de près de 30% depuis le début d'année: un véritable krach.

Attendue au tournant, la Banque centrale européenne a annoncé jeudi qu'elle maintenait ses taux directeurs inchangés, alors que ses homologues américaine et britannique ont toutes deux opté quelques jours plus tôt pour des baisses. Le fait que la BCE n'ait pas fait de même "en dit long sur le manque de coordination entre les Etats-Unis et l'Union européenne", commente dans une note Sébastien Galy de Nordea Investment.

L'institution a toutefois lancé jeudi un programme de prêts pour soutenir les PME les plus touchées par l'épidémie de coronavirus, et compte acheter 120 milliards d'euros de dette publique et privée supplémentaire d'ici la fin de l'année. Pas de quoi rassurer les investisseurs. La réaction a été tout aussi brutale sur le marché de la dette. Les investisseurs se détournant des actifs risqués, le taux à 10 ans italien remontait en flèche, tandis que son pendant allemand, le "Bund", considéré comme valeur refuge, s'enfonçait.

Des restrictions de voyages veulent dire encore moins d'activité économique mondiale

Le Royaume-Uni pas concerné par l'interdiction de Trump

La mesure d'interdiction de Trump, qui entrera en vigueur vendredi à minuit heure de Washington (04H00 GMT samedi), ne concernera pas le Royaume-Uni et ne s'appliquera pas aux citoyens américains et aux résidents permanents aux Etats-Unis. "J'ai décidé de prendre des actions fortes mais nécessaires pour protéger la santé et le bien-être de tous les Américains", a expliqué M. Trump lors d'une allocution solennelle – par moments confuse – depuis la Maison Blanche.

Fait sans précédent, le département d'Etat a exhorté dans la foulée les Américains à éviter tout voyage à l'étranger. L'UE "désapprouve" la décision du président américain, prise "de façon unilatérale et sans consultation", ont réagi les présidents de la Commission et du Conseil, Ursula von der Leyen et Charles Michel. "Le coronavirus est une crise mondiale (...) qui requiert de la coopération plutôt qu'une action unilatérale", ont-ils souligné. L'UE va "évaluer" la situation, "la perturbation économique doit être évitée", avait auparavant tweeté Charles Michel.

L'annonce de M. Trump "a pris les investisseurs par surprise" alors que les marchés attendaient plutôt d'importantes mesures de soutien à l'économie américaine, expliquait Vincent Boy, analyste marché chez IG France. La "descente aux enfers" des Bourses devrait continuer à court et moyen termes, selon M. Boy. "Vendez, vendez, vendez": l'analyste d'AxiCorp Stephen Innes résumait ainsi l'état d'esprit dans les salles de marché après l'annonce de M. Trump, car "des restrictions de voyages veulent dire encore moins d'activité économique mondiale". Le discours de M. Trump a aussi fait l'effet d'une douche froide en Asie, alors que les marchés financiers encaissaient par ailleurs le choc du relèvement de l'épidémie de coronavirus au stade de "pandémie" par l'OMS.


 

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