Quelques centaines de militants et sympathisants du mouvement écologiste Extinction Rebellion (XR) continuaient mardi matin d'occuper la place du Châtelet et un pont de la Seine, au centre de Paris, pour réclamer davantage d'action contre le réchauffement, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Dans le cadre de la mobilisation internationale de "XR", ces militants occupent depuis lundi après-midi ce noeud central, à quelques centaines de mètres de la préfecture de Police de Paris où était organisée ce mardi une cérémonie en hommage aux victimes de la tuerie de la semaine dernière, en présence d'Emmanuel Macron.
Dans une ambiance bon enfant, sous la pluie, ils ont tenu en milieu de matinée une nouvelle assemblée générale pour débattre des activités de la journée et de l'organisation logistique du camp. Au programme: un atelier sur la communication non violente, un concert dans l'après-midi ou une "méditation collective avant le dodo" en soirée.
Sous la surveillance d'un dispositif policier léger, des militants ont passé leur première nuit éveillés pour certains et les autres installés pour dormir sous la pluie dans des tentes ou des bivouacs improvisés sous des bâches. Des toilettes sèches ont été installées.
"Au coeur de la nuit, nous étions 200 à 300. L'objectif est toujours de rester le plus longtemps possible", a expliqué à l'AFP Vincent, 27 ans, membre du mouvement depuis juin et vêtu du gilet orange des "anges gardiens" chargés de maintenir le calme.
Vers 08H00, plusieurs fourgons des forces de l'ordre sont venus se garer aux abords de la place du Châtelet, mais sans signe d'intervention imminente.
"Ici on se rebelle", proclament des banderoles déroulées sur le pont du Change, où trône également un bateau bleu sur roues aux voiles frappées du logo reconnaissable de XR, un sablier stylisé à l'intérieur d'un cercle.
Certains militants, organisés autour de six points de blocage, faisaient part de leur soulagement de voir que les forces de l'ordre n'étaient pas intervenues, comme Errico, 20 ans, étudiant habitué aux blocages d'universités mais non membre de "XR", venu "en curieux pour se rendre compte de l'engouement que suscite ce mouvement".
En juin, lors d'une action de blocage d'un autre pont à Paris, des membres de XR avaient été délogés par les forces de l'ordre utilisant notamment à bout portant des gaz lacrymogènes. Une enquête avait été ouverte.
Samedi soir, les autorités avaient également tenté de déloger les militants de XR qui avaient investi le centre commercial Italie 2. Elles avaient renoncé, avant que les manifestants ne quittent les lieux dimanche aux aurores.
La ministre de la Transition écologique a mis en garde mardi matin contre d'éventuelles violences et actions de blocage tout en reconnaissant qu'elle ne pouvait "pas être contre quand les gens se préoccupent du climat".
"C'est très important de se mobiliser pour le climat mais il est aussi important de tenir compte de ce qui est fait", a indiqué Elisabeth Borne sur RMC/BFMTV alors qu'Extinction Rebellion prévoit des actions toute la semaine à Paris.
"Notre système économique exploite le vivant, écrase les minorités et emporte dans sa chute notre avenir commun. Face à ce désastre, il est de notre devoir de résister", insiste le mouvement sur son compte Twitter.
Tout jeune mouvement né il y a un an au Royaume-Uni, XR se mobilise toute cette semaine dans 60 villes du monde.
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