L'Ordre des médecins a demandé jeudi au gouvernement de répondre "rapidement" à l'exaspération de la profession dont il le tient pour "responsable", à la veille d'un mouvement de grève unitaire des libéraux contre le projet de loi santé.
Le Conseil national de l'Ordre des médecins "comprend et partage (...) les raisons et le sens de l'exaspération des médecins et des appels à la grève pour le 13 novembre (...) dont le gouvernement porte aujourd'hui la responsabilité", indique-t-il dans un communiqué.
"Ce mouvement ne peut rester sans réponse", poursuit l'Ordre, en appelant "de nouveau au président de la République".
Il invite ainsi "le gouvernement, dans le cadre du dialogue social, à ne pas laisser s’enliser une nouvelle fois la situation, et à rechercher sans délai avec tous les acteurs les moyens d’une sortie rapide de crise".
"L'exaspération de la profession (...) ne date pas d'hier", rappelle l'instance, alors que les médecins s'inquiètent pour "leurs conditions d’exercice, leur indépendance" ou encore "la reconnaissance de leur rôle dans le système de soins".
En cause, le projet de loi santé de la ministre Marisol Touraine, élaboré "sans véritable concertation avec ceux qui sont les acteurs centraux du système de soins", "des dispositions législatives et réglementaires qui pour beaucoup seront inapplicables" ou encore "le sentiment d'une hyper-administration de la médecine".
"C’est dès demain que l'Etat doit ouvrir le dialogue avec les médecins et avec leurs organisations représentatives", insiste l'Ordre, alors qu'une grande conférence de santé, boycottée par les principaux syndicats, doit se tenir le 11 février sous l'égide du Premier ministre Manuel Valls.
L'ensemble des syndicats représentatifs de médecins libéraux ont appelé à une "journée santé morte" vendredi pour contester le projet de loi santé de la ministre Marisol Touraine, décriée par la profession depuis plus d'un an.
Sa mesure phare, la généralisation du tiers payant (dispense d'avance de frais) à tous les assurés d'ici à 2017 cristallise les tensions chez les praticiens, qui craignent des retards de paiement et des lourdeurs administratives.
Le texte sera examiné en seconde lecture à l'Assemblée nationale à partir de lundi.
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