(Belga) L'état de santé de la mer du Nord s'est amélioré ces dernières années, mais reste inquiétant, d'après le dernier diagnostic de l'Unité de Gestion du Modèle Mathématique de la mer du Nord (UGMM) et du Service public fédéral compétent pour les matières environnementales. Compilées dans un rapport, leurs observations présentées vendredi doivent servir à l'élaboration de la nouvelle Stratégie pour le milieu marin.
Les auteurs ont notamment examiné la biodiversité, les sources de pollution et les causes de perturbation des fonds marins. Globalement, la partie belge de la mer du Nord connaît une légère embellie de son état de santé par rapport aux années précédentes. Si l'on considère les stocks de poissons, la moitié des espèces destinées au commerce a atteint un niveau satisfaisant, tandis que l'autre moitié évolue de manière positive, relèvent les auteurs. Le nombre d'oiseaux affectés par le pétrole a également baissé, puisqu'aucun déversement illégal d'hydrocarbure n'a été constaté en mer, affirme l'UGMM sur la foi de ses vols de surveillance. Les scientifiques pointent cependant l'eutrophisation de l'eau, soit le déséquilibre engendré par une accumulation de nutriments en raison de la trop forte présence d'azote et de phosphore. Cette situation, même si elle montre des signes d'amélioration, nécessite une surveillance accrue, prescrivent les auteurs. Il en va de même pour la propagation de cuivre, à nouveau utilisé dans les peintures de protection des bateaux. La mer souffre par ailleurs d'un sol perturbé, dû principalement à la pêche au chalut à perche qui laboure les fonds marins une à quatre fois par an. Elle suffoque également en raison des déchets qui jonchent sa Côte. D'après les scientifiques, 90% de ces détritus sont constitués de plastique et leurrent les oiseaux qui les confondent avec de la nourriture. Ces constats doivent servir à l'élaboration de la nouvelle "Stratégie pour le milieu marin", qui découle d'une directive européenne. Celle-ci oblige les Etats membres de l'Union à se doter d'objectifs visant à rétablir le "bon état écologique" des mers européennes d'ici 2020. Il s'agit notamment de veiller à la protection et au bon état des écosystèmes aquatiques, de prévenir toute dégradation et de réhabiliter les écosystèmes endommagés. La Belgique a encore du pain sur la planche. (Belga)
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