(Belga) La Belgique souffre de problèmes d'enregistrement pour mesurer la réelle ampleur de la mortalité maternelle et mortinatalité (enfants morts-nés) dans le pays, note lundi l'école de santé publique de l'Université libre de Bruxelles (ULB). Elle se base sur le quatrième rapport Euro-Peristat, sur la santé maternelle et périnatale en Europe, qu'elle a coordonné pour la Belgique.
La Belgique affiche, selon le rapport, un taux particulièrement bas de mortalité maternelle de 4,6 pour 100.000 naissances. Toutefois, l'école de santé de l'ULB souligne que seules des statistiques de routine sont utilisées. "Aucune procédure systématique de type enquête confidentielle sur les morts maternelles n'existe en Belgique", relève-t-elle. La France, les Pays-Bas et le Royaume-Uni ont mis en place de telles procédures, qui assurent un enregistrement complet de tous les cas. Elles amènent généralement à une augmentation des taux de 50 à 100%. Pour les morts-nés, le problème inverse se pose: la Belgique ne faut aucune distinction entre un "mort-né spontané" et une interruption médicale ou thérapeutique de grossesse. Résultat: la Belgique affiche le deuxième taux le plus élevé du rapport pour les morts-nés à partir de 24 semaines. En ce qui concerne la mortalité néonatale, un enregistrement défectueux est également possible, poursuit l'école de l'ULB. "Certains cliniciens rapportent (...) que parfois lorsqu'un nouveau-né meurt rapidement après la naissance, il est compté comme un mort-né." Le rapport Euro-Peristat rassemble les statistiques de 31 pays sur la santé périnatale en 2015: les 28 membres de l'Union européenne, l'Islande, la Norvège et la Suisse. En Belgique, l'école de santé publique de l'ULB coordonne l'étude qui s'appuie sur des données du Centre d'épidémiologie périnatale pour la Fédération Wallonie-Bruxelles et le Studiecentrum voor perinatale epidemiologie en Flandre. Pour la première fois, le rapport a traité les données pour le pays entier, alors que le précédent séparait les trois régions. (Belga)
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