La météo très estivale va encore empirer la situation de sécheresse qui frappe le pays. Onze communes wallonnes ont déjà imposé des restrictions d'eau et les agriculteurs craignent des récoltes très faibles. Cette sécheresse est également une menace pour les arbres et cette situation s'aggrave depuis au moins 3 ans. Le manque d'eau laisse des traces visibles sur leur tronc et leurs branches.
Les chênes du bois communal de Rabozée, à Somme-Leuze, où s'est rendue une de nos équipes, dépérissent à vue d'œil. C'est la conséquence de sécheresses à répétition. "La première chose qu'on va pouvoir observer dans le cas d'une sécheresse prononcée, c'est une diminution de la masse foliaire, donc une diminution de la quantité de feuilles, explique Quentin Leroy, de l'Observatoire wallon de la santé des forêts (Service public de Wallonie). On peut très bien s'imaginer un arbre parfaitement formé avec tout son pied complet et on va observer des cas complètement dégarnis. Les feuilles sont finalement regroupées en des points précis, autour des branches ou en paquets, sur l'arbre."
D'abord affaiblis sur leur sommet, ces arbres peuvent se dégarnir complètement. À terme, ils devront être abattus. "Comme il s'agit de chênes, même quand l'arbre est mort sur pied, il peut très bien être récolté, la qualité du bois est toujours là, assure François Burnay, préposé forestier au cantonnement de Rochefort. Mais le problème, c'est qu'à la vitesse où ils disparaissent, s'affaiblissement ou meurent, on va devoir exploiter beaucoup en une fois."
Des proies faciles
Malmenés par la sécheresse, les arbres deviennent des proies faciles pour les insectes ravageurs et les champignons. "Il est évident que ces arbres stressés représentent des proies de choix pour toutes ces maladies, ajoute Quentin Leroy. Un arbre affaibli est plus sensible parce qu'il n'a pas assez à manger, en quelque sorte. Et quelqu'un qui va venir, en plus, lui retirer le pain de la bouche en consommant ses feuilles, va créer d'autres soucis."
Victimes du manque d'eau, les épicéas sont quant à eux davantage exposés aux scolytes (insectes qui s'attaquent aux épicéas et les affaiblissent). Face à ces changements climatiques, de nouvelles essences d'arbres pourraient à l'avenir être implantées dans les forêts wallonnes.
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