(Belga) Il y a toujours plus d'huile de soja dans le diesel des pompes belges. Sur un an, soit de 2017 à 2018, la quantité de biodiesel d'huile de soja a décuplé pour atteindre 127.000 mètres cubes. Un volume qui correspond à celui importé pour les usages alimentaires. Si une telle évolution fait partie du plan national énergie climat pour développer l'énergie renouvelable dans les transports, l'impact environnemental - et sociétal - est conséquent. Rien que pour la consommation belge de l'an dernier, la surface de production équivaut à cinq fois la superficie totale de la Région bruxelloise, alerte lundi une coalition d'ONG.
En 2018, la quantité d'huile de soja consommée dans nos moteurs correspondait à environ 11 litres par Belges, rapportent Inter-Environnement Wallonie, le CNCD 11.11.11 et son homologue néerlandophone 11.11.11, Oxfam, FIAN et CETRI, en se basant sur les chiffres préliminaires de l'administration. Le recours à l'huile de palme perd un peu de terrain, mais l'équivalent de 2,5 litres par Belge est toujours brûlé dans nos moteurs. Selon une étude commanditée par la Commission européenne sur le sujet, les émissions sur l'ensemble du cycle de vie pour le biodiesel d'huile de soja sont pourtant plus de deux fois plus importantes que celles du diesel classique. Celles d'huile de palme correspondent au triple de celles du carburant fossile. Pour les organisations précitées, "le résultat de l'usage des biodiesels de palme, de soja et de colza en Belgique est" donc "en contradiction directe avec l'objectif politique affiché de réduire les émissions de gaz à effet de serre liées au transport. Au contraire, il empire l'impact réel de ce secteur". Pourquoi dès lors le maintenir ? Selon les organisations, "plus l'objectif fédéral d'incorporation d'agrocarburants est important, moins les Régions doivent faire d'efforts par ailleurs pour rendre la mobilité durable". Face à ces constats, elles appellent les autorités belges à revoir "totalement leur copie" afin d'être "cohérentes face à leurs engagements en matière de changement climatique", mais aussi les Régions à "prendre leurs responsabilités pour aller résolument vers une mobilité durable, sans chercher à reporter les efforts sur le niveau fédéral". (Belga)
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