Retour à la case ONG pour l'ex-ministre Nicolas Hulot, qui a promis de revenir dans l'arène pour défendre la transition écologique et doit, dans un premier temps, retrouver mercredi la tête de sa fondation.
Cinq mois après sa démission du gouvernement, l'ex-ministre de l'Ecologie devrait être désigné président d'honneur par le conseil d'administration de la Fondation pour la nature et l'homme. La FNH par la même occasion reprendra le nom de son fondateur.
En 2011 déjà, la structure avait été rebaptisée, le temps que Nicolas Hulot mène campagne, sans succès, lors de la primaire écologiste à la présidentielle de 2012.
Le conseil d'administration de la Fondation est aussi appelé ce mercredi matin à acter la démission de son actuelle présidente, Audrey Pulvar. "C'est Audrey Pulvar qui fait le choix de démissionner", indique la Fondation, qui devra chercher un nouveau président, au côté du président d'honneur.
Mais Nicolas Hulot peut-il cette fois reprendre le même rôle d'infatigable avocat en chef du climat? Que va-t-il faire de sa popularité, lui qui reste la personnalité politique préférée des Français selon un sondage paru mi-janvier?
A son départ du gouvernement, l'intéressé avait annoncé son intention de rester mobilisé, "sous une forme ou sous une autre" mais pas en politique. "Il faut que je fasse une chose à laquelle je crois, ça passera par la société civile, ça passera par les citoyens", a-t-il répété la semaine dernière à la télévision suisse RTS.
Le réchauffement climatique arrive à un moment charnière, avec d'ici peu le mercure à +1,5°C. Les mesures restent insuffisantes et le mouvement des "gilets jaunes" a relégué les préoccupations environnementales au second plan.
A la tête de sa fondation, Nicolas Hulot "sera obligé de prendre position sur un certain nombre de sujets", souligne Géraud Guibert, du think tank La Fabrique écologique, qui se réjouit du retour d'"une voix forte": "en terme de rayonnement médiatique, il n'a pas d'égal". Mais il devra être "porteur de solutions concrètes", dit-il.
Le militant de 63 ans pourra s'appuyer sur une mobilisation grandissante de la rue, suscitée en partie par sa démission. Son retour serait "une excellente nouvelle", estime Ludovic Bayle, du collectif "Citoyens pour le climat", à l'origine des marches pour le climat.
Dans l'immédiat, selon Le Parisien, Nicolas Hulot travaille à un texte avec le WWF porteur d'idées pour les européennes, mais hors parti.
Au-delà de ce possible texte commun, ce sera "un engagement transversal, à l'arrière-plan des partis", souligne son ami, le philosophe Dominique Bourg, qui lui au contraire a quitté le conseil scientifique de la FNH pour se présenter avec Delphine Batho aux européennes. "Sa voix peut aider, à faire comprendre à ceux qui ne veulent pas, à faire que celle de la jeunesse se diffuse plus", estime l'universitaire.
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