Les effets du changement climatique sont ressentis de façon disproportionnée par les femmes. Pourquoi ? D’abord parce qu’elles constituent la majorité des populations pauvres. En Afrique et en Asie, 70% des personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté sont des femmes. Elles sont aussi 20 millions des 26 millions de déplacés dus aux événements climatiques extrêmes, exposées au risque de violence et de harcèlement sexuel.
Ensuite en raison du rôle que la société leur a assigné. Dans les pays en développement, elles sont en effet majoritairement en charge de l'agriculture, de la collecte de l'eau, de la nourriture et du bois de chauffage. Elles assurent 80% de la production alimentaire et en Afrique sub-saharienne, elles passent 40 milliards d’heure par an pour la collecte de l’eau. Un travail non rémunéré qui empêche des filles d’aller à l’école, perpétue l’inégalité et les expose à la dégradation de l'environnement.
Le Programme de Développement des Nations Unies a par exemple révélé que sur les 200.000 morts recensés lors du tsunami de 2004 dans l’océan Indien, 80% étaient des femmes en Indonésie et 73% en Inde.
Beaucoup de femmes autochtones associent l'exploitation sauvage des ressources naturelles à la violence qui leur est faite. "On défigure et désacralise la "Mère Terre" comme on attaque notre corps", affirment-elles. Une image forte qui reflète une réalité : au Congo, depuis des années, l'exploitation des mines de coltan par des bandes de mercenaires s'accompagne par une campagne de viols et de terreur contre les femmes.
En Amérique latine, des études constatent qu'aux abords des chantiers des compagnies minières ou pétrolières, la violence contre les femmes est en augmentation.
Les femmes mènent de meilleures politiques climatiques… quand elles le peuvent
Mais les femmes ne sont pas seulement des victimes. Ce sont de vrais agents du changement, les plus susceptibles de trouver des solutions durables et de faire évoluer les comportements au sein de leur communauté. De plus elles sont les premières à réagir en cas de catastrophes naturelles comme en cas de conflits.
En raison de leur profonde connaissance de la nature et de ses ressources (elles produisent plus de la moitié des denrées alimentaires dans le monde), elles sont souvent des chefs de file en matière de conservation et d’adaptation au changement climatique. Selon les Nations Unies, les femmes sont plus disposées à s’adapter aux changements environnementaux pour protéger leur famille et leur communauté.
Mais dans de nombreux pays, elles ont peu d’accès au crédit, aux formations techniques, à l’information sur le climat et ne détiennent que 15% des titres de propriété donc ont peu de pouvoir de décision.
Il est aussi prouvé que des femmes parlementaires mènent à une meilleure politique climatique.
Il est essentiel que les femmes se retrouvent à part égale avec les hommes à tous les niveaux de décisions. Elles apporteront sensibilité, empathie et courage comme l’ont démontré les femmes chefs de gouvernement durant la pandémie. Il nous faut cette vision féminine car comme l’a si bien écrit Einstein : "Nous ne pourrons pas résoudre les problèmes en appliquant la même pensée qui les a causés.
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