Des associations pour la protection des oiseaux au Liban ont réclamé mardi une action urgente pour sauver des espèces migratrices en danger, décimées par les braconniers.
Pour les 41 espèces au Liban considérées comme particulièrement menacées, "la situation est vraiment critique", indique à l'AFP Fouad Itani, président de l'Association pour la protection des oiseaux au Liban.
"Si rien n'est fait, les effectifs vont continuer à chuter et certaines espèces vont tout simplement disparaître", met-il en garde.
Le pays du Cèdre se trouve sur l'une des principales routes migratoires. Ici la chasse aux oiseaux est un passe-temps extrêmement populaire dans les montagnes. Mais si elle est en principe réglementée par les autorités, les violations sont nombreuses.
Ainsi pour de nombreuses espèces --notamment les cigognes, mais aussi l'aigle pomarin ou les pélicans-- le Liban est la partie la plus dangereuse du voyage migratoire.
"Des centaines de milliers de cigognes blanches sont tuées au Liban chaque année", déplore M. Itani.
Selon les dernières statistiques officielles disponibles, 2,6 millions d'oiseaux appartenant à près de 200 espèces ont été tués de manière illégale en 2014. Pour M. Itani, ces chiffres ont dû augmenter depuis.
Dans certaines régions, les organisations de protection des oiseaux ont pu sensibiliser les populations. Mais dans le nord du pays la situation demeure "hors de contrôle", selon un communiqué commun publié par plusieurs ONG, après une visite de terrain organisée mardi pour sensibiliser responsables libanais et étrangers.
Les braconniers du nord "chassent pour le plaisir, pour les gros chiffres", assure à l'AFP M. Itani. "Ils tirent même de nuit, en utilisant des projecteurs. Ils ont des groupes WhatsApp pour traquer ensemble les oiseaux".
Des pays comme la Pologne qui se trouvent également sur la même route migratoire ont fait pression sur le Liban pour une réelle action sur ce dossier.
Cette année, les organisations de défense des oiseaux ont contribué à faire baisser le braconnage dans certaines zones, grâce à des campagnes de sensibilisation ou en coopérant avec les autorités, selon le Comité contre le massacre des oiseaux, une des ONG nommées par le communiqué.
Pour lutter contre le braconnage, le texte appelle à la création d'une unité spécialisée dans la lutte contre les crimes qui touchent les espèces sauvages.
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