(Belga) Peu après l'achèvement de la première zone éolienne offshore belge fin 2020, il reste difficile pour ces infrastructures de trouver un équilibre entre les crises du domaine de l'énergie et de la biodiversité, indique vendredi l'Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) dans un rapport.
Après 12 ans de construction, 399 turbines sont maintenant opérationnelles dans une première zone de 238 km² le long de la frontière avec les Pays-Bas. Ces turbines ont une capacité installée de 2,26 Gigawatts (GW) et une production moyenne de 8 TWh, ce qui représente "environ 10% de la demande totale d'électricité de la Belgique, soit 50% des besoins en électricité de tous les ménages belges", selon l'IRSNB. À cela devraient s'ajouter un minimum de 2 GW dans une deuxième zone d'énergie renouvelable de 285 km² prévue dans le plan d'aménagement des espaces marins 2020-2026. Les parcs éoliens offshore belges en mer du Nord impactent pourtant l'écosystème de différentes manières et si la compréhension de ces effets sur le milieu marin et ses habitants a considérablement progressé au cours des dix dernières années, les scientifiques et l'industrie éolienne offshore poursuivent leur surveillance et documentation. "Parmi les exemples de domaines que nous avons commencé à explorer mais sur lesquels nous ne pouvons pas encore faire de rapport, on peut citer l'amélioration de la modélisation des risques de collision entre les oiseaux (et les chauves-souris) et les turbines, la surveillance de l'impact du bruit sous-marin continu généré par les turbines opérationnelles, et les effets à plus long terme sur les populations de poissons", rapporte Steven Degraer, coordinateur du programme de surveillance WinMon.BE. "Nous ne savons pas encore non plus comment les communautés qui colonisent les éoliennes vont évoluer et comment les changements de comportement observés ont un impact sur la santé individuelle, le succès de la reproduction et la survie des animaux marins." En revanche, les dernières études révèlent notamment que les parcs éoliens peuvent servir de refuges pour les poissons qui préfèrent les sédiments mous, que les sédiments deviennent plus fins et s'enrichissent en matière organique à proximité des fondations jacket, ce qui s'accompagne d'une plus grande abondance et diversité de la macrofaune, et que plus de 80% du nombre estimé d'oiseaux marins qui entrent en collision avec les turbines dans les eaux belges sont de grands goélands. (Belga)
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