Près de 200 défenseurs de l'environnement ont été assassinés dans le monde en 2023, la Colombie ressortant une fois encore comme le pays le plus dangereux pour les militants, a annoncé l'ONG Global Witness dans un rapport publié mardi.
Environ 85% des 196 meurtres de défenseurs de l'environnement et des droits sur les terres perpétrés l'année dernière ont été commis en Amérique du Sud, et Global Witness en recense 79 rien qu'en Colombie, le nombre le plus élevé depuis que l'ONG a commencé à réaliser son rapport annuel en 2012.
La plupart de ces crimes se sont produits dans des régions situées au sud-ouest du pays, et des organisations criminelles sont soupçonnées d'avoir perpétré au moins la moitié d'entre eux.
La Colombie doit accueillir en octobre et novembre la conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP16) dans la ville de Cali, suscitant des inquiétudes sur la sécurité des participants.
Le rapport souligne également le sombre bilan du Honduras, qui a enregistré 18 meurtres, soit le ratio d'homicide par habitant le plus élevé.
En Asie, les Philippines restent le pays le plus dangereux, avec 17 meurtres de militants pour l'environnement, Global Witness mettant en évidence une tendance croissante aux enlèvements dans la région.
En Afrique, Global Witness n'a enregistré que quatre décès, mais a prévenu que ce chiffre était probablement "largement sous-estimé" compte-tenu de la difficulté à collecter des informations.
L'ONG dénonce également les législations britannique et américaine qui prévoient des peines plus sévères pour les manifestants et activistes, ainsi que les "niveaux de surveillance draconiens" dans les pays de l'Union européenne.
Pour la Grande-Bretagne, elle évoque notamment le cas de trois militants écologistes qui s'étaient vu interdire par la justice d'invoquer la crise climatique pour leur défense, et avaient été détenus pour être passé outre.
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