La chasse anticipée aux sangliers et chevreuils au 1er juin, qui nécessite des autorisations indivuelles, pourrait être simplifiée selon un projet de décret actuellement mis à consultation du public, qui prévoit aussi d'interdire le nourrissage des sangliers.
Ce projet de décret, soumis à consultation publique jusqu'au 3 mars, indique que les dommages agricoles dus au grand gibier sont "estimés à 30 millions d'euros par an" et "propose de nouveaux outils pour améliorer la situation".
Actuellement, la date d'ouverture de la chasse varie selon les départements, entre fin août et septembre. La chasse aux sangliers et aux chevreuils peut être ouverte de façon anticipée à compter du 1er juin, mais cela nécessite que chaque chasseur obtienne une autorisation préfectorale. Le projet de décret supprime "l’autorisation individuelle de chasse anticipée".
"La période de chasse reste la même, mais la question des autorisations préfectorales accordées pour pouvoir chasser le grand gibier à partir du 1er juin est supprimée", a expliqué à l'AFP Pierre Dubreuil, directeur général de l'Office français de la biodiversité (OFB). "Il y a un très gros problème avec les sangliers, qui s'ajoute à d'autres problèmes pour les agriculteurs", a-t-il rappelé.
Avec des hivers plus doux, de la nourriture plus abondante, des lâchers de sangliers par les chasseurs par le passé, la population de cet animal s'est multipliée dans l'Hexagone au cours des dernières décennies: 36.000 étaient tués par an au début des années 1970, 750.000 en 2017.
Les sangliers provoquent des dégâts, en particulier sur le maïs, le blé tendre et les prairies, tandis que le chevreuil provoque plutôt des dégâts sur les arbres en forêt. Les chasseurs sont tenus d'indemniser les agriculteurs pour les dommages causés aux cultures.
Le projet de décret prévoit aussi l'interdiction du "nourrissage en vue de concentrer des sangliers sur un territoire".
Pour la Ligue de protection des oiseaux (LPO), "le gouvernement veut offrir l'été aux chasseurs". Pour réduire la population de sangliers, elle propose à la place "l'interdiction totale de l’agrainage (nourir, NDLR) des sangliers et de leur élevage", "la fin des enclos de chasse" et "laisser leur prédateur le loup se développer au lieu de vouloir en tuer toujours plus".
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