Véronique Halloin, secrétaire générale, est invitée en plateau pour évoquer le projet du FNRS pour chercher et trouver des solutions concrètes pour limiter ou arrêter le processus du réchauffement climatique.
Le réchauffement climatique et ses effets actuels et attendus sont plus que jamais au centre de l'actualité, dans la foulée des "jeudis pour le climat" portés par les étudiants et jeunes et des débats politiques autour de la proposition de "loi climat" transmise par des universitaires. Du côté du FNRS, fondation d'utilité publique qui finance les travaux de centaines de chercheurs, on constate que les projets scientifiques soutenus jusqu'ici en Belgique autour de cette thématique sont "majoritairement orientés vers la surveillance et l'analyse du phénomène".
Pour faire basculer ces observations vers la "recherche de solutions concrètes pour limiter ou arrêter le processus" du réchauffement global, et pour marier recherches fondamentale et appliquée dans des projets d'envergure sur ce thème, le FNRS annonce lundi qu'il lancera dans les prochains mois un programme spécifique. Baptisé ClimAX, il devrait permettre le financement, dès 2019, de 10 à 20 projets de recherche. Le budget total visé est de 20 millions d'euros, dont 5 proviendront des ressources du Fonds. Le reste doit encore être mobilisé, via un appel du pied aux gouvernements (fédéral, Région wallonne, FWB), aux partenaires habituels comme la Loterie Nationale, important pourvoyeur de fonds pour la recherche, et dans un second temps aux privés et entreprises, précise lundi matin la secrétaire générale du FNRS, Véronique Halloin.
"Nous espérons avoir collecté ces 20 millions après l'été. Les appels à projets suivront, pour un lancement de la recherche au début du printemps", précise-t-elle.
Si les chercheurs des universités francophones sont la cible, "nous souhaitons favoriser les partenariats interuniversitaires et avec des centres de recherche, et laisser une place au partenariat international", insiste-t-elle.
Quatre axes de recherche seront concernés
Le développement d'énergies alternatives propres, de technologies moins énergivores, de technologies permettant la maîtrise des émissions de gaz à effets de serre et de celles opérant la capture, le stockage, le recyclage ou transformation de ces gaz.
Des idées et recherches intéressantes autour de ces axes existent déjà en Belgique francophone, qui ne rentraient cependant pas toujours dans le cadre des offres de financement FNRS. Véronique Halloin cite notamment "FRITCO2T" (Federation of Researchers in Innovative Technologies for CO2 Transformation), plateforme technologique créée au sein de l'ULiège. Elle rassemble quatre laboratoires, des facultés des sciences, sciences appliquées et médecine, qui étudient entre autres la carbonatation des matériaux (dégradation dûe au contact avec le CO2) ou encore le "captage" du CO2 et la conversion de ce CO2 en carburant.
La captation de CO2 et sa conversion en combustible, à l'aide de technologies renouvelables performantes convertissant l'énergie solaire, est aussi au centre du projet européen Sunrise, qui implique l'UCLouvain. A Mons, l'université (UMons) est engagée dans le développement de nouveaux matériaux polymères à partir de microalgues à travers son projet ALPO, en partenariat notamment avec l'université de Gand, rappelle aussi la secrétaire générale du FNRS.
Jean-Claude Marcourt, ministre de la Recherche en Fédération Wallonie-Bruxelles, a salué le prochain lancement de ClimAX lundi. "Il est effectivement essentiel de renforcer le socle scientifique au niveau de ces questions essentielles qui touchent au devenir du vivant", souligne-t-il, se félicitant des récents efforts de refinancement du FNRS.
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