Environ un cinquième (21%) des forêts méditerranéennes, dont les pinèdes à pin maritime et à pin de Salzmann, sont considérées comme "menacées" en France, indique jeudi l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui a évalué ces menaces dans le cadre de la "Liste rouge des écosystèmes".
Sur les 19 écosystèmes forestiers méditerranéens évalués par l'UICN, avec le Muséum national d'Histoire naturelle et les conservatoires botaniques nationaux, 21% sont menacés et 37% quasi-menacés.
Les grandes raisons sont l'artificialisation des territoires (étalement urbain), l'introduction d’espèces non locales et les changements climatiques (aridification du climat méditerranéen, intensification des incendies).
Les résultats montrent également les conséquences de l'abandon de l'activité agricole et pastorale qui font évoluer la composition de certaines forêts, ajoute le comité français de l'UICN.
Quatre de ces écosystèmes sont classés "menacés".
Les pinèdes à pin de Salzmann sont les plus à risque, classées "en danger", face au risque d'hybridation liée à l'introduction d'autres pins noirs et au boom des incendies.
Deuxième pinède méditerranéenne la plus menacée en France, les pinèdes à pin maritime sont évaluées "vulnérables" en raison d'une épidémie causée par la cochenille du pin, responsable d'une des plus importantes crises sanitaires de l'histoire des forêts françaises, qui a d'abord affecté le Var et les Alpes-Maritimes au cours des années 1980 et touche dorénavant la Corse, souligne l'UICN.
Egalement "vulnérables", les forêts de Chêne-liège (Subéraies) et les Châtaigneraies méditerranéennes, dont l'existence résulte d'une longue intervention humaine ayant favorisé la dominance de ces arbres. Or une grande partie de ces forêts n'est aujourd'hui plus gérée, note le rapport.
Sept écosystèmes sont "quasi-menacés": les pinèdes à pin parasol, les boisements à olivier sauvage, les forêts galeries à laurier rose, les peupleraies riveraines méditerranéennes, les pinèdes à pin Laricio, les boisements à genévrier thurifère et les chênaies pubescentes.
Seuls trois écosystèmes sont estimés non menacés: les forêts de chêne vert, emblématiques de la région méditerranéenne française, tout comme les boisements dominés par le charme-houblon et les Pinèdes à pin d'Alep, ajoute le bilan, qui en revanche note que cinq écosystèmes n'ont pu être évalués, par manque de données disponibles.
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