"Une feuille réalisée en laboratoire en Belgique à Waterloo !", nous apprenait, euphorique, une personne via le bouton orange Alertez-nous après avoir lu cette information dans un média italien. Il n'y a pas qu'une seule ville de Waterloo dans le monde. Il y en a plusieurs. L'une d'elle est située dans la province de l'Ontario au Canada. On y trouve une université où travaille le professeur Yimin Wu. Ses travaux ont été dévoilés il y a quelques jours dans la revue scientifique Nature Energy. L'homme, actif à l'institut de nanotechnologie, a mis au point ce qu'il appelle une "feuille artificielle", soit un système capable, comme les feuilles des plantes, de convertir le CO2 simplement à partir d'eau et de lumière, grâce à une poudre d'oxyde cuivreux.
Si vous avez quitté les bancs de l'école depuis un bon bout de temps, rappelez-vous que, par un processus appelé photosynthèse, les plantes captent le CO2 et le transforment en glucose qui leur servira de matière énergétique pour vivre et grandir. Cette transformation s'accompagne d'une libération d'oxygène que la plupart des êtres vivants, dont les hommes, respirent pour vivre, eux aussi. La "feuille artificielle" du docteur Wu ne produit pas du glucose mais du méthanol, la molécule d'alcool la plus basique, qui peut servir de carburant pour les véhicules.
La création en laboratoire du professeur Yimin Wu, si elle se confirme et peut être adaptée à un niveau industriel (ce qui constitue souvent une difficulté infranchissable) pourrait être une réponse aux défis vitaux de notre planète qui étouffe sous le CO2 émis par les 15 milliards de litres de pétrole que l'Homme produit chaque jour, comme le rappelle la revue Sciences & Vie.
Monsieur Wu n'est pas l'unique scientifique à s'efforcer de mettre au point des systèmes qui absorbent le CO2 responsable de l'effet de serre et du réchauffement climatique. La NASA développe également une technologie qui fabrique du carburant à partir de CO2 et de lumière du soleil et d'une mince couche d'oxyde métallique, rapporte le média canadien Lapresse.ca qui cite aussi une expérience australienne où le CO2 de l'air devient du carbone solide à température ambiance grâce à l'action d'un mélange de métaux.
Mais la voie privilégiée par de nombreux spécialistes reste de produire moins de CO2 par l'entremise des énergies renouvelables ou changeant nos modes de consommation et de transport.
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