La professeure Veronique Van Speybroeck de l'Université de Gand reçoit mardi, des mains du roi Philippe, le Prix Francqui 2024 pour les sciences exactes. Elle a été distinguée pour ses travaux comme pionnière dans la conception de processus industriels durables.
La scientifique mène des recherches sur la modélisation informatique de la catalyse, élément essentiel de la plupart des processus chimiques. En effet, explique la Fondation Francqui, de la lessive en poudre aux filtres à air et à eau en passant par la conversion du pétrole brut en matériaux utilisables, chacun des processus chimiques de notre vie quotidienne passe par la catalyse, où une substance particulière - le catalyseur - permet à un processus chimique de fonctionner plus efficacement sans être lui-même consommé dans la réaction.
Pour remplacer une approche par tâtonnements, Veronique Van Speybroeck a, par ses recherches, permis de mettre au point une méthode précise, qui consiste à cartographier le comportement des catalyseurs à l'échelle nanométrique.
La professeure, ingénieure civile physicienne de formation, utilise ainsi des modèles informatiques pour prédire quels matériaux peuvent agir comme catalyseurs et quelles conditions (température ou humidité, combinaison d'éléments chimiques pouvant avoir un effet considérable sur les performances du catalyseur, etc.) donnent les meilleurs résultats.
Avec ses recherches, Veronique Van Speybroeck a établi un lien direct entre la recherche fondamentale et le monde appliqué, développant des modèles théoriques à utiliser dans le monde réel. Ces modèles jettent les bases de nouveaux catalyseurs et nanomatériaux qui, à l'avenir, pourraient, par exemple, capturer un gaz à effet de serre comme le CO2 et le convertir en produits chimiques circulaires, stocker efficacement de l'hydrogène vert pour le transport ou détecter ou capturer des polluants volatils dans l'air, illustre la Fondation.
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