Le pic de la pandémie semblait se profiler lundi dans certains pays d'Europe meurtris par le nouveau coronavirus, qui malgré le confinement de près de la moitié de l'humanité a poursuivi sa progression, notamment aux Etats-Unis, où l'heure est à la mobilisation générale. Quelque 37.000 morts dans le monde, le cap des 11.000 morts franchis en Italie, 812 nouveaux décès en 24 heures en Espagne et 418, un record, en France: le macabre bilan de l'épidémie a continué à s'alourdir.
EUROPE
Soulignant la "férocité étonnante" avec laquelle le virus a frappé l'Europe, le Fonds monétaire international a estimé lundi qu'une "profonde récession" en 2020 sur le Vieux continent était "un fait acquis". Locomotive de l'Europe, l'économie allemande pourrait se contracter de 2,8% cette année, selon le scénario retenu par le Comité des sages économiques qui conseillent le gouvernement.
En Espagne, le nombre de morts quotidien du Covid-19 est reparti en hausse mardi avec 849 décès, un record pour le pays depuis le début de l'épidémie, après le léger repli enregistré lundi. Au total, 8.189 personnes ont succombé à la maladie dans le pays, le deuxième plus endeuillé du monde derrière l'Italie. La progression des nouveaux cas confirmés (9.222 en 24 heures à 94.417) a par ailleurs accéléré de nouveau et atteint elle aussi un plus haut, après avoir ralenti depuis le milieu de la semaine dernière.
En Italie, pays qui enregistre le record mondial de décès (plus de 11.500, pour plus de 100.000 cas recensés), le confinement commence à produire des résultats encourageants après trois semaines.
"Nous pouvons espérer atteindre le pic dans sept ou dix jours, puis, raisonnablement, une décrue de la contagion", a déclaré le vice-ministre italien de la Santé Pierpaolo Sileri. Pas question pour autant de relâcher l'effort: les autorités ont prolongé le confinement "au moins jusqu'à Pâques", le 12 avril.
En France, où plus de 3.000 personnes ont succombé au virus à l'hôpital, dont un nombre record de 418 au cours des dernières 24 heures, les soignants sont au bout du rouleau. "Ce matin, en me réveillant, je pleure. En déjeunant, je pleure. En me préparant, je pleure (...) Là, dans les vestiaires de l'hôpital, je sèche mes larmes. J'inspire. J'expire. Les gens dans les lits pleurent aussi et c'est à moi qu'il incombe de sécher leurs larmes", témoignait sur Facebook, Elise, infirmière à Besançon, dans l'est du pays.
Au Royaume-Uni, les ventes dans les supermarchés se sont envolées à des records historiques en mars à cause de la frénésie de stockage liée à l'épidémie de coronavirus et aux mesures de confinement, d'après une étude du cabinet spécialisé Kantar.
En Hongrie, l'opposition craint que la pandémie ne serve de prétexte au pouvoir pour réduire encore les libertés publiques. Le Premier ministre Viktor Orban a obtenu le feu vert du Parlement pour légiférer par ordonnances dans le cadre d'un état d'urgence à durée indéterminée.
La "loi coronavirus" prévoit ainsi cinq ans de prison pour punir la diffusion de "fausses nouvelles" sur le virus ou les mesures du gouvernement, alors que les rares médias indépendants du pays font régulièrement l'objet de telles accusations.
AMERIQUE
La Bourse de New York a entraîné dans le vert la plupart des marchés européens, malgré une série de sombres prédictions.
Aux Etats-unis, qui recensent le plus grand nombre de cas confirmés (160.000 et près de 3.000 morts), le président Trump a estimé que le mois d'avril serait "vital". Mais il s'est voulu optimiste sur la préparation du pays, annonçant l'envoi en Italie de 100 millions de matériel médical en surplus et bientôt, grâce à la montée en puissance de la production, de respirateurs artificiels dans les Etats européens les plus frappés.
Plus de 3,4 milliards de personnes étant astreintes à rester chez elles, soit 44% de la population mondiale, les transports sont au point mort, et la demande de pétrole aussi.
AFRIQUE
Au Zimbabwe à Harare, où la police zimbabwéenne patrouillait massivement pour faire respecter le confinement, des habitants se désolaient de l'arrêt brutal des moyens de transport, qui les empêche de se rendre à leur travail.-
Partout où le Covid-19 fait des ravages, on guette fébrilement le pic du taux de mortalité, annonciateur d'un reflux et d'un désengorgement des services de réanimation.
Même quand le pic sera dépassé, le retour à la normale sera long. Ainsi, le Mondial de l'Auto, le grand salon de l'automobile qui ne devait pourtant se tenir qu'en octobre à Paris, est annulé.
Quant aux Jeux olympiques de Tokyo 2020, ils se tiendront bien, mais pas avant le 23 juillet 2021, soit quasiment un an après la date initialement prévue, ont annoncé lundi les organisateurs.
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