Pourquoi la recherche belge est de si bonne qualité alors que les acteurs ne cessent de se plaindre du sous-financement ? C’est la question à laquelle Frédéric Moray tente de répondre aujourd’hui dans sa chronique 90 secondes pour comprendre sur Bel RTL.
Alors évidemment, c’est difficile de répondre à une telle question de manière totalement objective. On est plus dans du ressenti, mais un ressenti partagé par de très nombreux chercheurs et directeurs d’unités de recherche que j’ai pu rencontrer.
Ce qui ressort de ces rencontres, c’est que la qualité de l’enseignement est très élevée en Wallonie et à Bruxelles, en tous cas, en termes de spécialisation scientifique universitaire.
Une qualité reconnue internationalement si l’on en croit le nombre d’étudiants et de doctorants venus de l’étranger pour se former dans nos universités et dans nos laboratoires.
Inversement, la qualité de nos scientifiques est aussi reconnue à l’étranger lorsqu’ils s’y installent.
Donc on est assez loin du pessimisme ambiant lorsqu’on parle d’enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Pourtant, tous les chercheurs le disent: ils manquent de moyens publics
Effectivement, aujourd’hui le Télévie finance 40 % de la recherche en Wallonie et à Bruxelles. C’est-à-dire que plus d’un chercheur sur 3 dépend entièrement de la générosité de la population.
C’est donc le règne de la débouille, de la créativité. Et c’est aussi ce qui explique le succès de nos scientifiques. Ils ne peuvent pas se permettre de gaspiller du temps ou de l’argent. Chaque projet de recherche est donc analysé en profondeur avant d’être lancé.
L’aspect novateur d’une recherche sera toujours privilégié. Et donc il est assez logique que lorsqu’une recherche aboutit, elle soit souvent une première mondiale. Car elle a exploré un domaine oublié, négligé, en tous cas innovant.
Les scientifiques belges ne vont pas jusqu’à bénir ce sous-financement, mais ils ont en tous cas très bien réussi à vivre avec.
Vos commentaires