Jour J-3 avant la grande soirée du Télévie. Chaque jour, nous faisons le point sur une grande avancée de la recherche en matière de lutte contre le cancer. En matière de génétique, des progrès immenses sont engrangés grâce au séquençage ADN. Une technologie qui est de plus en plus accessible: en 2001 avec les premières machines, un test coûtait 100 millions de dollars. 6 ans plus tard, encore 10 millions de dollars. Et aujourd’hui, seulement 1.000 euros. Nos reporters expliquent à quoi sert cette technique.
Nos reporters ont rencontré Caroline, une patiente en rémission d'un cancer. Elle avait 38 ans quand elle a appris qu’une tumeur se développait dans son sein droit. À l'époque, elle subit un test génétique, qui montre que son cancer est héréditaire. La jeune femme porte le gène BRCA 1- comme l’actrice Angelina Jolie. Caroline se fait enlever les deux seins et les ovaires, pour éviter les récidives. "Ça a été très difficile comme nouvelle, mais voilà, il a bien fallu le faire, dit Caroline. On n'a pas le choix. Il y a 60% de chance de récidive dans l'autre sein ou dans le même sein, donc le choix a été vite fait".
Caroline est notamment suivie à l’institut Bordet, par les équipes du Professeur Sotiriou
Si le caractère génétique du cancer a pu être détecté, c’est grâce à de petites machines révolutionnaires: des séquenceurs ADN. "Cette machine, c'est l'outil de l'oncologue d'aujourd'hui, dit le professeur Christos Sotiriou, directeur de recherche FNRS, institut Bordet. Il lui permet d'identifier toutes les anomalies dans les gènes qui sont responsables de la formation de cancers".
Voici comment ça fonctionne: les médecins prélèvent un échantillon chez le patient, une prise sang ou un morceau de tumeur. L’échantillon est scanné par la machine, qui peut alors repérer les anomalies génétiques présentes. À la clé, on obtient un catalogue de gènes, très précieux pour aiguiller le médecin. "Aujourd'hui, on commence à fabriquer des médicaments qui ciblent ces anomalies précises qui sont responsables des cancers plutôt que de proposer une chimiothérapie comme on le faisait jadis", poursuit le professeur.
Caroline craint qu'une nouvelle tumeur ne se développe ailleurs
Grâce au séquenceur ADN, on peut donc traiter certains cancers très précis par des médicaments. Ou dans le cas de Caroline, anticiper des risques de récidives, mais avec certaines limites. "J'ai fait le nécessaire pour ne pas avoir de récidive, mais ça peut très bien revenir ailleurs, anticipe Caroline. Ça peut revenir dans le cerveau, dans les os, dans le foie,... Donc, je n'ai plus d'épée au-dessus de la tête, mais je ne suis pas tranquille pour autant".
Pour aider la recherche, la jeune femme participe à une étude clinique à Bordet. Elle teste un médicament qui cible ce type de cancer du sein héréditaire. Un grand espoir, pour les patients.
Vos commentaires