C’est une première en Belgique dont nous allons parler en exclusivité ce midi dans le RTLinfo AVEC VOUS !!! Une première et surtout une grande avancée pour les traitements par radiothérapie contre les cancers !!!
Vous êtes chef du département de radiothérapie aux Cliniques universitaire Saint-Luc Bruxelles. Récemment, votre département a reçu une machine toute neuve qui s’appelle Ethos. Expliquez-nous en quoi cet appareil est totalement révolutionnaire ?
Je dois d'abord expliquer en un mot. La radiothérapie conventionnelle qu'on utilise d'habitude dans le traitement du cancer, c'est une radiothérapie pour laquelle on fait simplement une photo du patient, un scanner avant de débuter son traitement. Et ensuite la patient va venir régulièrement faire des photothérapies. On fait l'hypothèse au départ que son anatomie ne va pas changer au cours du temps. C'est comme un excellent GPS qui prédit le meilleur trajet pour le rayon qu'on envoie. Mais simplement on occulte le fait que pendant la radiothérapie, çà bouge au sein de notre corps. La respiration, la digestion. Au niveau du bassin, on voit le rectum se remplir ou la vessie encore. Donc cette anatomie bouge. Et donc dans la radiothérapie conventionnelle, on ne tient pas en compte des mouvements.
Et donc cette machine elle fonctionne grâce à l'intelligence artificielle. En quoi cette I.A intervient et que çà va changer?
Pour pouvoir tenir compte de ces modifications anatomiques, quand le patient est traité sur la table de radiothérapie dans un délai de 15 minutes, il va falloir définir la place des organes grâce à l'I.A et réadapter la dose selon.
Il y a un petit effort humain quand même?
L'I.A propose et l'humain dispose. On supervise la procédure et on apporte des corrections si nécessaire.
Vous utilisé cette machine depuis le 19 août aux cliniques St Luc et vous déjà traité deux patients touchés par le cancer de la prostate. Pourquoi avoir commencé par le cancer de la prostate ? J'imagine que l'idée est d'étendre l'utilisation pour d'autres types de cancer.
Effectivement. Le cancer de la prostate c'est principalement parce que la prostate est située derrière la vessie et devant le rectum. Et ce sont des organes qui bougent. La valeur ajoutée de la radiothérapie adaptive y est donc plus importante.
Quels sont les premiers échos de ces patients qui ont pu bénéficier de cette avancée ?
Excellent, je pense. Les traitements se déroulent sans encombres. Pas de toxicité à l'heure actuelle de ce type de traitement par radiothérapie.
Et donc l'idée c'est d'étendre l'utilisation à d'autres patients. Vous vous imaginez que ce sera possible quand? En sachant qu'il n'y a qu'une machine dans un hôpital en Belgique.
L'avantage de cette machine c'est qu'elle traite très vite, çà veut dire qu'on peut traiter beaucoup de patients en une seule journée. Dès à présent, on va élargir les plages pour traiter davantage de patients.
A quel autres types de cancer ?
Par exemple pour le cancer du pancréas ou cancer du foie, ou encore les cancers du région de la gorges et du cou.
Est-ce que l'utilisation de l'I.A va s'élargir en cancérologie selon vous?
Oui c'est certain, on le voit déjà maintenant en radiothérapie. On utilise aussi l'I.A pour interpréter des résultats d'IRM et des radiothérapies. C'est l'avenir, l'I.A est un pas de géant, un changement qu'on attendait depuis 20 ans, puisque sans I.A on ne pouvait pas résoudre rapidement la problématique des mouvements d'organes.
Une machine en Belgique, il y en a beaucoup d'autres dans le monde?
C'est un début, il y en a que quelques-unes en Europe et aux USA. Ce n'est que le début de la nouvelle ère de la radiothérapie.
Ce genre de machine coûte plusieurs millions d'euros, c'est le signe que le financement reste un enjeu majeur. Et l'investissement pour la recherche reste important.
Moi, par exemple, je suis financer dans mes recherches par le Télévie. Et la plupart des innovations technologiques viennent de la recherche y compris l'I.A pour la recherche en radiothérapie. C'est l'association finalement d'une firme avec des chercheurs qui a permis aujourd'hui d'avoir une machine qui le fait et d'avoir cet outil à disposition pour nos patients.
Passionnant, merci professeur d'être venu nous parler de cette première en Belgique et de cette belle avancée pour les patients, pour l'instant, atteints d'un cancer de la prostate. Et on vous retrouvera avec grand plaisir samedi soir lors de la grande soirée de clôture du Télévie
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