J-4 avant la grande journée et la soirée de clôture du Télévie. Un des problèmes dans la lutte contre le cancer est que chaque tumeur est "unique", qu'elle se comporte différemment, d'un individu à l'autre. Les médecins préconisent, donc, de plus en plus, un nouveau type de traitement, l’immunothérapie. Celle-ci permet à notre propre système immunitaire de combattre la maladie. Un reportage de Jimmy Meo avec Pierre Haelterman.
D'un côté, nous avons Gérard, 57 ans. De l'autre, Hervé, 50 ans. Deux hommes avec le même cancer, une leucémie myéloïde aigüe. Et donc a priori, le même traitement idéal: une greffe de moelle. Mais, comme dans le cas de Gérard, tout ne se passe pas toujours comme prévu. "Je n'avais pas de frères et soeurs compatibles, on ne m'a pas trouvé de donneurs compatibles dans le registre", dit-il.
Finalement, son fils a pu être le donneur, grâce aux progrès accomplis de le domaine de la transplantation. "Il est maintenant possible de faire des greffes avec moins de compatibilité et de pouvoir plus ou moins avoir un donneur pour tout le monde puisqu'actuellement un parent peut donner pour un enfant ou un enfant peut donner pour un parent", explique Philippe Lewalle, le chef de service d'hématologie clinique de l'institut Jules Bordet à Bruxelles.
L'immunothérapie est la solution qui a sauvé Gérard. Trois ans plus tard, le docteur Lewalle propose la même greffe à Hervé.
Mais puisqu'un patient n'est pas l'autre, l'éventualité est écartée. Il se dirige alors vers un traitement expérimental, un vaccin. "C'est un peu comme des vaccins par rapport à des virus ou des bactéries mais un vaccin qui doit stimuler son système immunitaire à se défendre par lui-même contre une éventuelle rechute", décrit le docteur Lewalle.
"Le traitement que je suis est-il le bon? Encore aujourd'hui, je ne sais pas si ça va fonctionner, si le traitement va être arrêté ou continué? C'est un mystère, c'est une étude", confie le patient.
Les cas de Hervé et Gérard sont l'illustration du caractère unique de chaque cancer. Au sein d'une même tumeur, il est possible d'observer jusqu'à 42.000 mutations différentes. Chaque organisme réagit donc à sa manière à un traitement.
"Ce que, pour nous, on considère comme la même maladie ne se conduit pas exactement de la même façon dans deux personnes différentes. Les progrès de ces dernières années vers des thérapies plus ciblées vont dans le sens d'essayer de contourner ça" nous expose encore le médecin.
Après la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie, on se tourne donc vers l'immunothérapie où on redonne le pouvoir au système immunitaire, où on force le corps humain à reprendre son propre contrôle.
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