Balayé ce week-end par les vents de près de 150 km/h et les pluies diluviennes de la tempête Dennis, le Royaume-Uni fait face lundi à des inondations qui ont causé la mort d'une femme et entraînent des perturbations majeures dans certaines parties du pays.
Après le passage de la tempête, la deuxième en une semaine, des centaines d'alertes aux inondations sont toujours en place, dont trois "graves" dans l'ouest de l'Angleterre, selon l'Agence de l'environnement (EA). A certains endroits, il est tombé l'équivalent d'un mois de pluie en 48 heures.
Une femme de 55 ans, Yvonne Booth, a été retrouvée morte lundi, a annoncé sa famille. Emportée par les eaux dimanche près de Tenbury (ouest de l'Angleterre), elle était depuis intensément recherchée par la police.
"Yvonne était très aimée dans notre famille et nous sommes tous dévastés par cette nouvelle", ont confié ses proches dans un communiqué.
Au Pays de Galles, la police a lancé un appel à témoins pour tenter d'éclaircir les conditions dans lesquelles un homme d'une soixantaine d'années a aussi perdu la vie, après avoir été aperçu entrant dans la rivière Tawe à Ystradgynlais dimanche matin. Son décès n'est cependant pas considéré comme étant lié aux conditions météo, selon la police locale.
Un record a été établi en Angleterre avec le "plus grand nombre d'alertes et d'avertissements en cours contre les inondations jamais enregistrés", a indiqué dimanche l'EA.
"Ce n'est pas encore fini", a déclaré lundi à la BBC l'un de ses responsables, soulignant que de nouvelles "inondations significatives" étaient possibles.
Selon les scientifiques, le réchauffement climatique entraîne une augmentation du risque d'épisodes de fortes précipitations qui, avec d'autres facteurs comme l'artificialisation des sols, favorisent les inondations.
L'Institut météorologique britannique (MET) avait émis dimanche une alerte rouge dans le sud du Pays de Galles en raison des fortes pluies liées à Dennis - une première pour des pluies depuis décembre 2015.
Ce niveau d'alerte le plus élevé équivaut à "des conditions météorologiques dangereuses" présentant "un danger de mort", des risques de perturbations dans l’approvisionnement en énergie et de dommages aux infrastructures.
En France, pays également touché par la tempête, environ 20.000 foyers étaient toujours privés d'électricité dans le nord-ouest lundi matin.
- Conférence climatique annulée -
Plusieurs centaines de vols à destination ou au départ de l'ensemble du Royaume-Uni ont été annulés, ont annoncé les compagnies British Airways et EasyJet. Mais la situation revenait à la normale lundi, malgré des difficultés subsistant à l'aéroport londonien d'Heathrow en raison d'un problème technique.
La circulation des trains était toujours perturbée lundi par endroits et la gare centrale de Rotherham (nord-est) a été fermée jusqu'à mardi à cause des inondations.
En raison des inondations, le mouvement UK Student Climate Network, dans le sillage de Greta Thunberg, a dû annuler sa première conférence nationale qui devait commencer dimanche dans le Staffordshire. "C'est triste que le changement climatique ait raison de nous", a déploré dans un communiqué du mouvement Sophia, une Londonienne de 15 ans qui devait y assister.
Au début de la tempête samedi, deux corps avaient été repêchés au large de la côte sud de l'Angleterre, dans une mer agitée. Les circonstances dans lesquelles ces personnes ont péri restent à établir.
La police de Brighton a déclaré activement rechercher une femme d'une vingtaine d'années aperçue entrant dans l'eau dimanche vers 02H45.
Le ministère de la Défense a déployé l'armée dans le West Yorkshire, une zone du nord de l'Angleterre durement touchée le weekend précédent par les inondations provoquées par la tempête Ciara.
Plusieurs compétitions sportives prévues pour dimanche, dont la Coupe d'Angleterre féminine de football, des matchs de rugby et des courses de chevaux, ont été annulées.
"La tempête devrait se poursuivre et l'eau devrait atteindre son niveau maximal lundi et mardi", a prévenu la Croix-Rouge, demandant aux "gens de se préparer au pire".
Le gouvernement britannique a annoncé qu'il allait se doter du "super-ordinateur le plus puissant du monde" pour les prévisions météo, un investissement de 1,2 milliard de livres sterling (près de 1,5 milliard d'euros).
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