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"Va le choper": le récit de l'intervention des héros américains du Thalys

 
 

"On s'est baissés, et puis on s'est dit on y va..." Les jeunes Américains ayant maîtrisé l'homme qui voulait apparemment commettre un carnage vendredi dans un train Amsterdam-Paris ont raconté avec un grand naturel l'exploit qui en a fait des héros loués sur les réseaux sociaux et par les grands de ce monde.

"On a entendu un coup de feu et du verre brisé", a raconté à plusieurs médias Alek Skarlatos, 22 ans, après avoir reçu la médaille de la ville d'Arras des mains du maire, Frédéric Leturque (UDI).

Le jeune homme, membre de la garde nationale de l'Oregon récemment rentré d'une mission en Afghanistan selon des médias américains, passait des vacances en Europe avec ses amis Spencer Stone, également militaire, et Anthony Sadler, étudiant.

"Au début je n'ai pas compris ce qui se passait, a-t-il expliqué. Puis j'ai regardé en arrière et j'ai vu un type avec une AK (AK47, fusil d'assaut kalachnikov). Mon ami (Spencer) et moi on s'est baissés et puis on s'est dit on y va, je lui ai dit vas-y et il y est allé. Il a été touché par un couteau après l'avoir plaqué et à ce moment je suis arrivé et j'ai attrapé le fusil et puis en fait on l'a frappé à la tête jusqu'à ce qu'il perde conscience".

"Alex a dit à Spencer, va le choper (...) Le gars a sorti un cutter et il a tailladé Spencer à l'arrière du cou, il lui a pratiquement coupé le pouce aussi, Spencer l'a tenu et on l'a finalement maîtrisé, on a fini par l'attacher, il était inconscient," a raconté de son côté Chris Norman, un consultant britannique âgé de 62 ans, qui voyageait dans le même wagon et s'est joint aux trois jeunes Américains pour maîtriser l'assaillant.

- Plutôt dingue -

"Spencer a bien couru 10 mètres pour attraper le type et on ne savait pas que son arme ne fonctionnait pas ou quoi que ce soit du genre, mais Spencer a couru quand-même et on a vraiment de la chance que personne n'ait été tué", a souligné de son côté M. Skarlatos.

D'après des images filmées par M. Skarlatos avec un téléphone portable à l'intérieur du train et diffusées par plusieurs chaînes de télévision, on peut voir le suspect, un jeune homme mince, portant un pantalon clair et torse nu, plaqué au sol sur le ventre, les mains attachées dans le dos. Une kalachnikov est posée contre un siège et du sang est visible sur une vitre du wagon.

Le suspect, qui selon les premiers éléments de l'enquête est un jeune Marocain âgé de 25 ans, Ayoub El Khazzani, n'a rien dit pendant l'attaque et "avait l'air dans un état second", selon Anthony Sadler.

Les jeunes gens ont indiqué avoir pu parler au téléphone à Spencer Stone, qui a été hospitalisé, et "va bien". "Il n'arrive pas à croire que tout ça s'est passé", a poursuivi M. Sadler, se disant "très fier de (son) ami". "Je suis juste un étudiant, je suis venu voir mes amis pour mon premier voyage en Europe et on a arrêté un terroriste, c'est plutôt dingue".

Un autre passager, de nationalité franco-américaine, a été blessé par balle, touché alors qu'il était assis sur son siège, a précisé samedi à la presse le ministre de l'Intérieur.

Bernard Cazeneuve a également souligné qu'"un voyageur français" était "intervenu en premier" pour tenter de stopper l'agresseur.

"Voulant accéder aux toilettes de la voiture 12", ce voyageur "s'est trouvé face à un individu porteur d'un fusil d'assaut kalachnikov en bandoulière". Il a "tenté courageusement de le maîtriser avant que l'agresseur ne tire", selon le ministre, "plusieurs coups de feu".


 

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