Les cafés, bars et restaurants pourront rouvrir leurs terrasses le 19 mai partout en France, pour des tablées de six convives, puis leurs salles le 9 juin, mais devront se limiter à la moitié de la capacité de celles-ci, avant de pouvoir travailler sans limitations à partir du 30 juin, ont indiqué lundi les services du Premier ministre.
Les professionnels espéraient que certains territoires, aux indicateurs sanitaires meilleurs qu'ailleurs, seraient exemptés de cette jauge de 50%, qui va fortement les handicaper, alors que seuls 40% de ces établissements disposent d'une terrasse, et que les touristes étrangers, comme la clientèle d'affaires, ne seront pas de retour cet été.
De leur côté, tous les magasins, y compris les centres commerciaux et les commerces dits "non-essentiels", pourront rouvrir le 19 mai avec une jauge d'un client maximum pour 8 mètres carrés, déjà en vigueur dans la plupart des commerces.
Puis les magasins seront autorisés à accepter deux fois plus de clients, soit un pour 4 mètres carrés, à compter du 9 juin. Cette jauge doit disparaître le 30 juin.
Les restaurateurs exprimaient leur inquiétude de voir leur rentabilité mise en péril par les jauges imposées. "Nous sommes contents d'ouvrir mais très inquiets de la jauge qui va rendre encore plus compliquée et plus dégradée notre activité", a déclaré à l'AFP Didier Chenet, président du GNI le syndicat patronal des indépendants de l'hôtellerie restauration.
"Les restaurants qui ont une terrasse ne vont réaliser que la moitié de 30% de leur chiffre d'affaires, ils vont donc démarrer à 15% de leur activité", a-t-il calculé.
Pour Roland Héguy, président de l'Umih, principal syndicat de l'hôtellerie restauration, "cela interroge sur la capacité de certains à rouvrir, d'où la nécessité de maintenir les aides en fonction du chiffre d'affaires réalisé par rapport à 2019".
Passé le 30 juin, bars et restaurants pourront fonctionner normalement "dans le respect des mesures barrières et de distanciation".
Du côté des commerces, "le dispositif des jauges est conforme à ce qui nous avait été annoncé la semaine dernière par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire", a réagi auprès de l'AFP Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD).
"Il va permettre une réouverture de tous les commerces dans de bonnes conditions sanitaires pour nos clients et nos salariés", a-t-il estimé.
Yohann Petiot, directeur général de l'Alliance du commerce, souhaite désormais "de la visibilité rapidement sur la date des soldes d'été", qui doivent être "maintenues au 23 juin", et de rapides concertations avec les préfets pour "permettre aux commerces d'ouvrir les dimanches de juin".
Quant aux exploitants de discothèques, ils seront fixés le "15 juin au plus tard" sur la date de leur réouverture et pourront bénéficier d'une prise en charge étendue de leurs coûts fixes, a annoncé lundi le ministre délégué aux PME Alain Griset.
"Nous allons faire dans les prochains jours une réunion avec le ministère de la Santé pour voir de quelle manière on peut envisager la réouverture, sur le plan des jauges et des protocoles", a-t-il ajouté.
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