Les travailleurs du bureau de distribution de bpost à Nivelles sont partis en grève ce lundi matin afin de protester "contre la mauvaise gestion de l'entreprise à laquelle s'ajoutent les tensions liées aux négociations" qui ont eu lieu entre les postes belge et néerlandaise, a indiqué Eve Izquierdo (CGSP). Dans le même temps, le responsable du secteur postal de toute la CGSP expliquait au contraire qu'en n'ayant pas fusionné, bpost avait "évité un grand conflit social".
"Même si ces négociations ont échoué, les travailleurs sont inquiets car le gouvernement n'a pas changé la loi pour ne pas utiliser cette possibilité que l'Etat passe sous la barre des 50% du capital", a poursuivi la représentante du syndicat socialiste.
Selon cette dernière, les employés nivellois reprochent également à bpost de "tenter de contourner la grève des services publics prévue demain/mardi, en anticipant les dépôts de courrier".
Cette action devrait être "particulièrement bien suivie" dans le secteur postal, a encore indiqué la syndicaliste.
Le ministre Alexander De Croo l'avait prédit et a accusé l'ancien ministre PS Jean-Pascal Labille d'avoir sciemment attisé la colère des syndicats pour provoquer une grève dans les postes, ce qui a fait capoter l'opération de rachat/fusion entre bpost et PostNL.
"Bpost a évité un grand conflit social"
En annonçant l'échec des négociations avec la poste néerlandaise, "bpost a évité un grand conflit social, tant au nord qu'au sud du pays", a affirmé Jacques Lespagnard, responsable du secteur postal à la CGSP, au terme d'une rencontre avec la direction de l'entreprise, et alors que ses affiliés partaient donc déjà en grève à Nivelles.
"Nous avons tenté de connaître les raisons de cet échec mais Koen Van Gerven, l'administrateur délégué de bpost, est resté très vague, évoquant simplement des raisons 'compliquées'. Il semble que la poste néerlandaise souhaitait aller plus loin que ce bpost avait prévu", a expliqué le responsable du syndicat socialiste. "Nous n'avons aucun problème à ce que la poste belge acquiert un autre opérateur du secteur car elle en a les moyens. Une opération de ce type pourrait d'ailleurs consolider l'emploi, notamment dans le secteur des colis. Par contre, ce qui nous pose problème et que nous n'acceptons pas, c'est l'abandon du statut d'entreprise publique", a-t-il ajouté.
Vos commentaires