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La Chine "confiante" dans sa croissance, mais sans nouvelles mesures de relance

 
 

Les autorités chinoises ont assuré mardi être "pleinement confiantes" dans le fait d'atteindre l'objectif de croissance du PIB en 2024, mais sans dévoiler de nouvelles mesures de relance de l'économie, décevant les attentes des marchés.

"Nous sommes pleinement confiants (dans le fait) d'atteindre les objectifs de développement économique et sociétal cette année", a affirmé Zheng Shanjie, président de la Commission nationale pour le développement et les réformes (NDRC), lors d'une conférence de presse à Pékin.

"Nous avons aussi pleinement confiance dans la poursuite d'un développement stable, sain et durable", a-t-il ajouté.

Cette conférence était très attendue, les investisseurs espérant de nouvelles mesures de relance de l'économie, dix jours après une première salve qui avait fait bondir les Bourses.

Mais elle a finalement déçu, les responsables chinois n'annonçant aucune nouvelle mesure malgré les difficultés que rencontre l'économie, principalement une crise de l'immobilier et une consommation des ménages atone.

La deuxième économie mondiale s'est fixée comme objectif une croissance d'environ 5% cette année, un chiffre jugé optimiste par nombre d'analystes car le pays peine à redémarrer depuis la sortie du Covid.

Mardi, les Bourses de Shanghai et Shenzhen ont ouvert en hausse de plus 10%, avant de s'essouffler faute d'annonce lors de la conférence de presse. A la clôture, la Bourse de Shanghai a quand même gagné 4,59% et celle de Shenzhen 8.89%. Celle de Hong Kong a par contre perdu 9,41%.

- Relance de l'immobilier -

Après des annonces au compte-gouttes ces derniers mois et sans effet apparent, les autorités chinoises avaient dévoilé fin septembre des mesures d'une ampleur sans précédent depuis des années, dont des réductions de taux et des prêts immobiliers plus accessibles.

Qualifié de "relance au bazooka" par un analyste, ces mesures avaient fait s'envoler les Bourses de Hong Kong et de Chine continentale de plus de 20%.

La plupart des mesures déjà annoncées ont ciblé le secteur immobilier, longtemps un moteur de la croissance chinoise mais désormais en profonde crise, à l'exemple des promoteurs Country Garden et Evergrande, lourdement endettés et au bord de la faillite.

La Banque centrale a notamment réduit le taux d'intérêt à un an auprès des institutions financières, diminué l'apport nécessaire pour un emprunt immobilier et abaissé aussi les taux hypothécaires existants.

Plusieurs métropoles chinoises ont par ailleurs annoncé la levée de certaines restrictions locales perçues comme un frein à l'achat d'un bien, notamment Pékin, Shanghai, Canton et Shenzhen.

Lors d'une réunion avec des experts économiques et des entrepreneurs, le premier ministre Li Qiang a déclaré qu'une série de mesures politiques "visant à stabiliser l'économie et à promouvoir le développement seront étudiées" dans le cadre de la planification 2025, qui sera introduite à une date ultérieure non précisée.

- "Réformes structurelles" -

"Dans l'ensemble, si l'on regarde le développement actuel et les prévisions de développement, les fondamentaux du développement économique de notre pays n'ont pas changé", a assuré mardi Zheng Shanjie.

"Avec la poursuite de la mise en œuvre de diverses politiques, en particulier des paquets de mesures progressives, les attentes du marché se sont récemment améliorées de manière significative", a-t-il estimé.

Au lieu du bazooka attendu, "cela a été plutôt un pistolet en plastique", a souligné Stephen Innes, analyste de SPI Asset Management, jugeant que "la réticence de Pékin à lancer un plus grand paquet (de mesures) fait monter de sérieux doutes sur la durabilité de l'ascension" des marchés.

Les analystes espéraient notamment une émission obligataire d'ampleur ou des politiques de soutien à la consommation des ménages.

Mais ils préviennent aussi qu'il faudra des réformes plus profondes du système économique chinois pour réduire l'endettement du secteur immobilier et relancer la consommation, principaux obstacles à la croissance.

"A moins que la Chine n'introduise des réformes structurelles pour relancer la consommation (...) je ne pense pas que nous verrons un changement majeur", prédisait, avant la conférence, Alicia Garcia Herrero, économiste en chef pour la région Asie-Pacifique chez Natixis.

Pour l'analyste Shehzad Qazi, du cabinet China Beige Book, sur le court terme la croissance sera effectivement atteinte: "l'économie chinoise n'est pas en crise et (Pékin) n'a pas besoin d'annoncer un vaste programme de dépenses" pour 2024 afin d'atteindre son objectif de PIB.

Mais sur le long terme, il faudra sans doute faire plus, prévient-il, avec à la clé "la résolution des problèmes structurels qui freinent la transition de l'économie vers un modèle porté par la consommation".

Les tensions commerciales pèsent. Et elles sont montées encore d'un cran mardi avec l'annonce par Pékin de sa volonté d'imposer à partir de vendredi aux importateurs de cognac européen le dépôt d'une caution auprès des douanes chinoises.


 

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