Wall Street a clôturé vendredi sur ses plus lourdes pertes hebdomadaires depuis octobre 2008, au pic de la crise financière mondiale, les investisseurs s'affolant de la propagation du coronavirus dans le monde et de ses conséquences économiques.
L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average, a perdu 1,39%, à 25.409,36 points. Il a abandonné plus de 3.500 points sur l'ensemble de la semaine.
Le S&P 500, qui représente les 500 plus grandes entreprises de Wall Street, a baissé de 0,82%, à 2.954,22 points.
Le Nasdaq a lui grappillé 0,01% à 8.567,37 points, limitant ses pertes grâce à plusieurs valeurs technologiques.
Les principaux indices new-yorkais, qui ont évolué très nettement dans le rouge toute la séance de vendredi, sont aussi un peu remontés après des déclarations du président de la Réserve fédérale.
Jerome Powell s'est en effet dit prêt à agir pour soutenir l'économie américaine si celle-ci était durement affectée par le coronavirus, laissant la porte ouverte à une prochaine baisse des taux directeurs américains, actuellement dans une fourchette de 1,50% à 1,75%.
Sur l'ensemble de la semaine, les pertes restent toutefois colossales à Wall Street, la place new-yorkaise étant officiellement entrée en période de correction en perdant plus de 10% depuis la clôture de vendredi dernier.
Dans un marché particulièrement frileux, les investisseurs se sont tournés massivement vers les obligations, jugées moins risquées que les actions.
Le taux à 10 ans sur la dette américaine a ainsi une nouvelle fois atteint vendredi un plus bas historique, à 1,1143% en cours de séance, tout comme le taux à 30 ans sur les bons du Trésor américain, tombé à 1,6366%.
Selon Karl Haeling de LBBW, la peur et la panique face au coronavirus ont été les sentiments prédominants chez les investisseurs.
"Une fois que le virus est arrivé en Italie, le marché s'est dit qu'il allait finir par se propager dans le reste du monde", explique l'expert.
"Le marché a anticipé qu'il pourrait y avoir des mises en quarantaine et qu'au bout du compte ça allait faire basculer l'économie mondiale vers une récession, ou du moins une récession technique", précise-t-il.
- Rebond des croisiéristes -
Si la Chine était jusqu'à peu l'unique foyer mondial de l'épidémie, le risque s'est démultiplié avec l'émergence de nouveaux pays-sources comme la Corée du Sud, l'Iran et l'Italie.
Le nombre de cas de ce nouveau coronavirus dans le monde s'élevait à 84.117, dont 2.870 décès, dans 59 pays et territoires, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles vendredi à 17h00 GMT.
Parmi les valeurs du jour, United Airlines a chuté de 5,2%. La compagnie aérienne a annoncé réduire son nombre de vols vers le Japon, Singapour et la Corée du Sud et maintenir la suspension de ses trajets entre les Etats-Unis et plusieurs villes chinoises jusque fin avril.
Honeywell, qui fournit des équipements aux entreprises, a progressé de 1,6%. L'entreprise a indiqué dans un communiqué faire face à "une flambée de la demande pour des masques de protection du visage en Amérique du Nord, en Europe et en Chine" et assuré avoir augmenté son rythme de production mondial.
Les croisiéristes Norwegian Cruise Line (+7,3%) et Carnival (+5,1%), qui ont particulièrement souffert de l'affolement autour du coronavirus, sont remontés vendredi.
Par ailleurs, la start-up vegan Beyond Meat s'est effondrée de 15,6% après avoir annoncé avoir de nouveau perdu de l'argent au quatrième trimestre, et ce en dépit d'un triplement de ses ventes.
Au rang des indicateurs, l'inflation aux Etats-Unis est restée quasi-stable en janvier par rapport à décembre, à +0,1%, mais un peu inférieure aux attentes des analystes, selon l'indice PCE publié vendredi.
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