Le géant chinois du commerce électronique Alibaba a donné le coup d'envoi jeudi à sa banque en ligne, destinée ostensiblement à servir les petits entrepreneurs privés, lesquels peinent à obtenir des prêts des grandes banques traditionnelles.
Baptisée MYBank, ce nouvel établissement est contrôlé, avec 30% des parts, par la société financière Ant Financial Services, affiliée à Alibaba dont elle opère le système de paiement Alipay.
Annonçant son démarrage dans un microblog, MYBank a affirmé qu'elle proposerait des prêts allant jusqu'à 5 millions de yuans (730.000 euros).
La banque, basée à Hangzhou --la métropole de l'est de la Chine où Alibaba a lui même son siège--, a par ailleurs promis de "servir les petites entreprises, les particuliers et les usagers du secteur rural".
Autant de catégories peu favorisées par les grandes banques commerciales publiques, qui par prudence, préfèrent prêter aux groupes étatiques plutôt qu'aux firmes privées et aux entrepreneurs (pour lesquels les coûts pour se financer peuvent être prohibitifs).
MYBank vise grand: d'ici cinq ans, elle espère compter comme clients quelque 10 millions d'entreprises de petite et moyenne taille et "des centaines de millions" de clients particuliers.
Surtout, le lancement de cette "banque sur internet" est emblématique de la stratégie de diversification d'Alibaba au-delà de ses plateformes de vente en ligne.
Alibaba est ainsi engagé dans un bras de fer acharné avec Tencent --un autre mastodonte du web chinois et opérateur de la très populaire application de messagerie WeChat-- pour dominer le marché en plein essor des transactions électroniques.
Et les deux s'affrontent désormais sur le terrain des banques virtuelles (opérant sans ouvrir d'agences physiques).
Tencent avait pris un peu d'avance en lançant en fanfare son établissement WeBank dès avril.
Mais de son côté, Alibaba s'était déjà frotté à la finance en ligne, en créant mi-2013 un attractif produit d'investissement, Yu'ebao, qui offrait des taux de rentabilité bien supérieurs aux dépôts bancaires: un succès foudroyant, avec plus de 100 millions d'usagers.
Alibaba comme Tencent espèrent profiter de la soif grandissante de la classe moyenne chinoise pour les crédits à la consommation, envers lesquels les réticences traditionnelles tendent à s'estomper.
Soucieux d'accroître la concurrence dans un secteur bancaire dominé par quatre établissements publics géants, Pékin avait donné son feu vert l'an dernier à la création de nouvelles banques à capitaux privés et de banques en ligne.
Parmi les autres actionnaires de MYBank, figurent le conglomérat Fosun (25%), l'équipementier automobile Wanxiang (18%) et la firme d'investissement Yintai (16%).
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