Après "Carrefour", "Delhaize", "Mestdagh", un autre groupe de grande distribution doit revoir sa copie. Explications avec notre expert en économie Bruno Wattenbergh.
Match et Smatch (groupe Louis Delhaize), en difficulté, ont adopté un projet de plan de transformation visant "à redynamiser les deux enseignes" et passant par la fermeture potentielle de 16 magasins et la suppression de 210 emplois, a-t-on appris mardi. Une enveloppe de 40 millions d'euros d'investissements est prévue en parallèle.
Il y a quelques mois, c'était le groupe Mestadagh qui, en difficulté, annonçait vouloir se séparer de 450 de ses travailleurs. Une question se pose alors: comment peut-on expliquer toutes ces fermetures sur le territoire belge? Notre expert en économie Bruno Wattenbergh, nous éclaire. "Il y a une consommation qui stagne. Elle n'augmente plus alors que l'offre de grandes surfaces a augmenté. La concurrence a considérablement augmenté et le secteur souffre", indique-t-il.
On constate en effet que l'offre commerciale se diversifie. Des magasins comme Lidl ou Aldi sont par exemple montés en gamme. Pour survivre dans ce secteur sans pitié, les enseignes doivent faire des choix et bousculer parfois leurs habitudes. "Dans cette concurrence, Match et Smatch ont perdu du temps et n'ont pas restructuré suffisamment rapidement. Ils n'ont pas fait évolué l'assortiment donc ça se paie", analyse notre expert.
Evoluer avec les exigences des consommateurs
Parmi les raisons qui expliquent ce déclin chez Match et Smatch, des coûts d'achat trop importants face à ses concurrents. "Pour bien vendre, il faut d'abord bien acheter. Il y a un problème de centrale d'achat. On sait que Match et Smatch ont difficile à pouvoir acheter à des prix intéressants. Ça se répercute sur l'assortiment, le prix de vente. Probablement que l'enseigne est un peu trop chère, dans un contexte vieillissant", assure Bruno Wattenbergh.
Face à cela, quelles sont les solutions pour s'en sortir dans le secteur de la grande distribution? Notre expert nous explique qu'il est essentiel de s'adapter aux nouvelles exigences du consommateur. "Il veut un autre assortiment. Cela veut dire venir avec des produits plus transformés, avec du bio, avec un environnement beaucoup plus attractif. Ça veut dire aussi travailler en ligne, pouvoir mieux connaître le client", ajoute Bruno Wattenbergh.
Il est également impératif de digitaliser les échanges avec les clients mais aussi le fonctionnement de l'enseigne et les relations avec les fournisseurs. Bien sûr, tout cela coûte cher. C'est notamment la voie choisie par les supermarchés Mestdagh qui parviennent à se redresser. Cette modernisation est essentielle et pas nouvelle, comme le précise notre expert. "Ça a probablement tardé dans ce groupe. Dans un secteur aussi concurrentiel avec un marché qui n'évolue pas et où les marges sont faibles, ça ne pardonne pas", conclut-il.
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